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Disparition de Lina : Voici pourquoi les enquêteurs ont utilisé un chien Saint-Hubert pour tenter de retrouver la trace de la jeune fille qui n'a plus donné signe de vie depuis 3 jours

Trois jours après la disparition de Lina dans le Bas-Rhin, les opérations de recherches se poursuivent pour retrouver la trace de l’adolescente de 15 ans. Parmi les moyens déployés sur place par les gendarmes figure un chien de race Saint-Hubert. Ce chien de chasse, appelé également «Bloodhound» ou «chien de sang» puisqu’il est spécialisé dans la recherche au sang, est d’ailleurs utilisé par les gendarmes dans la majorité de cas de disparition inquiétante, à l’instar d’Émile ou encore du randonneur dans les Pyrénées-Orientales en janvier 2022. 

Connu pour ses qualités de chien de chasse au gros gibier (cerf, chevreuil, sanglier…), c’est dans les États-Unis du XVIIe siècle que le saint-hubert s’est forgé sa réputation de fin limier, utilisé alors pour retrouver les esclaves noirs en fuite, avant d’intégrer les pénitenciers américains pour y traquer les prisonniers évadés.

Les identifications réalisées par son flair, perçu comme infaillible outre-Atlantique, sont considérées comme des preuves par les tribunaux américains.

C’est en 2008 que la Gendarmerie nationale se dote de quatre saint-hubert pour le pistage de personnes disparues. « Là où l’homme compte environ 5 millions de capteurs olfactifs, explique un officier cynophile de la gendarmerie, un berger malinois en aura 200 millions et le saint-hubert 280 millions. Cela lui permet d’identifier et de mémoriser dix odeurs différentes quand un autre chien en retiendra deux voire trois tout au plus. »

Des spécificités physiques incroyables qui lui permettent de discriminer et d’écarter toutes les odeurs pouvant le perturber et de se concentrer uniquement sur l’odeur de l’homme, qui devient ainsi « son gibier ». Il ne trouvera alors satisfaction qu’en retrouvant la source de l’odeur recherchée. «

Dès qu’on lui met une odeur ou une trace odorante dans le nez, il ne cessera de la pister. Notre priorité pour débuter des recherches sera donc de retrouver des effets personnels appartenant à l’individu disparu ou des éléments portant son odeur. »

L’odeur humaine étant unique, elle varie d’un individu à l’autre selon de nombreux paramètres qui permettent à l’animal de l’identifier : niveau et rythme d’hygiène, produits hygiéniques utilisés, l’alimentation, le type de vêtements portés, la sensibilité à transpirer…

Les quatre saint-hubert sont sollicités par des unités de gendarmerie, pour les épauler dans la recherche de personnes disparues, « essentiellement pour des enfants, des personnes âgées et des délinquants, continue le maître-chien. Mais généralement ce n’est jamais bon signe. 80% de nos interventions concernent des personnes âgées atteintes de la maladie d’Alzheimer qui se perdent ».

Le saint-hubert est capable de travailler depuis un mégot de cigarette, un crachat, sur des pistes remontant à plusieurs jours (48 heures en ville et beaucoup plus en campagne), sur des distances et des durées incroyables (record de sept jours de pistage consécutifs).

Mais attention, le maître doit obligatoirement suivre le rythme de pistage imposé par le chien :

« Si je freine ou si je tire la laisse alors qu’il est en plein travail, il va le prendre comme un interdit et penser que je lui donne l’ordre d’arrêter la recherche. J’ai ainsi réalisé un pistage de huit heures d’affilée en courant sans aucun arrêt. Nous avons au final retrouvé la personne vivante. J’ai ressenti un véritable soulagement mais aussi une grande fierté du travail réalisé par mon chien. »

Bien qu’expert dans l’art du pistage, le saint-hubert est motivé, comme tous les chiens, par l’amour de son maître, par son fidèle jouet à mordiller et par le morceau de pâté de foie pour récompense du travail accompli.

Il possède un organe huit à dix fois plus développé que les chiens dits «de détection» de types bergers allemands et malinois. Une qualité qui lui permet de détecter le passage d’une personne quelques jours après, comme l’explique l’élevage Des Échos Saint-Hubert au Parisien.

«Avec la forme de leur tête, la cavité où se trouvent les cellules olfactives est beaucoup plus haute, vaste et large que les autres races de chien, donc ils ont plus de cellules olfactives (…) Ils sont capables de discriminer plein d’odeurs différentes en même temps», a précisé le responsable de l’élevage ajoutant que les Malinois et les bergers Allemands «sont des chiens de détection, alors que les Saint-Hubert sont des chiens de piste faits pour suivre une piste odorante à terre».

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Vos réactions

Portrait de The hunter
27/septembre/2023 - 00h13

C'est un "DROOPY"Le chien auquel le loup ne peut échappersmiley

Portrait de Mollux
26/septembre/2023 - 20h35

Merci de nous expliquer le pourquoi du comment du choix d'un chien particulier, hautement instructif.