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Le président colombien Gustavo Petro a publié une avalanche de tweets cette semaine, au milieu de la pire crise politique depuis son arrivée au pouvoir

Le président colombien Gustavo Petro a publié une avalanche de tweets cette semaine, au milieu de la pire crise politique depuis son arrivée au pouvoir, passant d'une moyenne de 22 publications quotidiennes à plus d'une quarantaine vendredi. Alors qu'il renouvelait à la surprise générale sept ministères mercredi face aux difficultés que rencontrent ses ambitieuses réformes au Congrès, le président de gauche, au pouvoir depuis août 2022, s'est lancé en parallèle dans une série de tweets visant tous les fronts.

Saisies de cocaïne, relations avec le Venezuela, éloges de ses nouveaux ministres, chiffres du chômage, différends avec les journalistes... Très actif sur les réseaux sociaux, le président utilise Twitter depuis des années pour défendre son projet politique, attaquer ses détracteurs et répondre aux critiques.

Il compte aujourd'hui 6,6 millions d'abonnés. Comme chef de l'Etat, il a poursuivi cet activisme sur le réseau social. Mercredi, il y a ainsi annoncé le remaniement de son gouvernement de coalition. La veille du Nouvel An, il avait surpris tout le monde en annonçant un cessez-le-feu bilatéral avec les principaux groupes armés, immédiatement démenti par l'un des groupes concernés, et un autre qui s'est ensuite effondré.

La tempête politique de cette semaine a coïncidé avec la publication d'un sondage de l'institut Invamer qui a révélé une chute de la popularité de Petro de 40% en février à 35% en avril. Ce sondage "n'a pas fait l'objet d'une large publicité", a rétorqué, encore sur Twitter, le principal intéressé. "Il montre que mon image favorable reste élevée, et très élevée parmi les jeunes et la population pauvre", a-t-il affirmé.

La Fondation pour la liberté de la presse (FLIP), organisme de référence en Colombie, s'est alarmée de certaines publications du président colombien, qui "stigmatise et génère un climat de violence" à l'encontre de certains médias ou journalistes.

"Dans son compte officiel, le président corrige ou reproche aux médias la manière dont ils couvrent son gouvernement. Il qualifie également des informations de fausses et a reproduit des messages de tiers qui font référence à la presse de manière désobligeante", a averti la FLIP en février.

Le premier président de gauche de l'histoire du pays est arrivé au pouvoir en rupture avec les gouvernements conservateurs et libéraux de droite précédents, à l'issue d'une élection marquée par une forte polarisation.

Doutant ou exprimant leur défiance envers les médias traditionnels, d'autres présidents ou ex-présidents ont utilisé Twitter comme principal canal de communication: le Vénézuélien Hugo Chavez (1999-2013), l'Américain Donald Trump (2017-2021), le Brésilien Jair Bolsonaro (2019-2022) ou l'actuel dirigeant du Salvador, Nayib Bukele.

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