
La sécheresse dans les Pyrénées-orientales provoque restrictions et tensions, quatre villages sont privés d'eau potable alors que les agriculteurs craignent pour leur survie en ce début de printemps historiquement aride. "Un pack d'eau par semaine et par personne", c'est le quota accordé aux habitants de Bouleternère, Corbère, Corbère-les-Cabanes et Saint-Michel-de-Llotes, communes situées en plein coeur de la plaine du Roussillon.
A Corbère-les-Cabanes, 1.250 habitants, devant l'atelier municipal, Erwann Biosca, étudiant de 20 ans, inscrit son nom et le nombre de personnes du foyer et repart avec six packs de bouteilles.
"C'est inquiétant de se retrouver mi-avril sans eau potable. On espère que ça ne durera pas. Se laver les dents à l'eau minérale... Il faut qu'il pleuve", dit-il en regardant le ciel. Le forage qui alimente d'habitude les quatre villages "est au niveau le plus bas, à seulement 30 centimètres au dessus de la pompe", explique le président du syndicat intercommunal d'alimentation en eau potable, Jean-Pierre Saurie. "Avant d'arriver au stade où on n'a plus d'eau du tout, on a préféré faire un branchement sur un forage agricole mais cette eau n'est pour l'instant pas buvable" selon les premières analyses effectuées, a-t-il poursuivi.
"Les gens sont agacés, il y a beaucoup de critiques, on nous dit qu'on ne sait pas gérer, etc. Mais bon, il n'y a pas d'eau et si on avait une machine à faire pleuvoir, on l'aurait utilisée depuis longtemps et souvent", raconte Marie-Pierre Boxero, adjointe administrative à la mairie de Corbère-les-Cabanes.
Pendant qu'elle parle, les sonneries des autres lignes de la mairie n'arrêtent pas de retentir. Les élus assurent la distribution des packs d'eau vendredi et samedi. D'autres font du porte à porte pour livrer l'eau aux personnes âgées.
Les Pyrénées-Orientales sont l'un des départements français les plus touchés par la sécheresse. "La reconstitution des stocks d’eau, cruciale en hiver, n’a (...) pas eu lieu et la situation des nappes continue de se détériorer", souligne ainsi la préfecture, ajoutant: "ce phénomène qui a démarré en juin 2022, toujours en cours, est le plus long et le plus intense depuis le démarrage des suivis de l’humidité des sols par Météo France en 1959".
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