Mathilde Panot
Le Syndicat national des journalistes (SNJ) dénonce une "attaque contre la protection et le secret des sources" après la convocation de deux journalistes d'Angers par l'IGPN. Ces deux journalistes, l'un travaillant pour Ouest-France et l'autre pour le Courrier de l'Ouest, ont été convoqués mardi "comme témoins" par l'IGPN au commissariat d'Angers, précise le SNJ dans un communiqué.
Selon le syndicat, leur convocation fait suite à la publication d'articles parus dans leurs titres respectifs à propos d'une saisie record de 1,5 million d'euros à Angers avec mise en examen.
"Cette information d'utilité publique n'a visiblement pas plu au procureur de la République d'Angers, qui entend tenir le stylo des journalistes locaux. Il a ouvert une enquête pour violation du secret de l'instruction et recel de violation du secret de l'instruction", ajoute le SNJ, qui "rappelle que la protection et le secret des sources des journalistes est l'une des pierres angulaires de la profession de journaliste".
Le procureur de la République d'Angers, Eric Bouillard a confirmé à l'AFP la convocation des deux journalistes "en qualité de témoins". "La presse concernée était informée depuis longtemps" de cette enquête, a précisé M. Bouillard.
"La direction du Courrier de l'Ouest considère que ces auditions sont susceptibles de constituer une tentative d'intimidation et une possible remise en cause de la protection du secret des sources consacrée par la loi du 29 juillet 1881 et rappelée par la loi du 4 janvier 2010", écrit le quotidien dans un communiqué transmis à l'AFP.
"Profondément attaché à la liberté de la presse, Le Courrier de l'Ouest souhaite pouvoir poursuivre sa mission d'information avec rigueur et sérénité", est-il ajouté.
De son côté, Ouest-France souligne que les deux journalistes "ont fait un travail de recueil et de vérification de l'information. Ouest-France entend soutenir le droit à l'information et à sa vérification avant publication".
"Le journal apporte son soutien aux journalistes animés par ces exigences dans l'exercice de leur métier. Ouest-France sera extrêmement vigilant face à toute tentative de remise en cause de la protection des sources ou d'entrave au principe fondamental du droit à l'information", conclut le communiqué.
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