02/03/2023 17:02

France Télévisions et trois de ses journalistes seront jugés le 15 mars à Paris, suspectés d'être responsables de la brève diffusion par France 3 Corse de clichés de l'agression d'Yvan Colonna qui a donné lieu à sa mort

France Télévisions et trois de ses journalistes seront jugés le 15 mars à Paris, suspectés d'être responsables de la brève diffusion par France 3 Corse en mars 2022 de clichés de l'agression d'Yvan Colonna qui a donné lieu à sa mort, a appris l'AFP de source proche du dossier.

Le parquet de Paris a confirmé à l'AFP avoir cité à comparaître à la 17e chambre du Tribunal correctionnel France Télévisions, via sa patronne et directrice de publication Delphine Ernotte, et trois de ses journalistes, pour "publications d'actes de procédure pénale avant leur lecture en audience publique" ou complicité de cela.

Sollicité, leur avocat n'a pas répondu à l'AFP.

Yvan Colonna, qui purgeait une peine de perpétuité pour l'assassinat du préfet Érignac en 1998, a été violemment agressé le 2 mars 2022 dans la salle de sport de la prison d'Arles (Bouches-du-Rhône).

Après presque trois semaines de coma, il est mort le 21 mars à 61 ans dans un hôpital marseillais.

Le détenu radicalisé mis en cause pour ces faits, Franck Elong Abé, Camerounais de 36 ans, purgeait plusieurs peines dont une de neuf ans d'emprisonnement pour "association de malfaiteurs terroriste".

Dix clichés de cette agression, tirés de la vidéo prise par une caméra de surveillance de la prison, avaient été brièvement diffusés par France 3 Corse le jeudi 17 mars 2022 au soir, conduisant les avocats de M. Colonna à déposer plainte pour "violation du secret de l'instruction".

"Honte à France 3", avait réagi Stéphane Colonna, le frère d'Yvan.

Après enquête, le parquet a choisi de citer les prévenus devant le tribunal pour une autre infraction.

Pour Me Emmanuel Mercinier-Pantalacci, l'un des avocats de la famille Colonna, "il est insupportable que le procureur de la République protège l'auteur de la violation du secret de l'instruction qui a choisi de rendre publiques les images du meurtre alors que les investigations débutaient à peine, au bénéfice des éventuels complices de l'assassin".

L'avocat va demander la réouverture des investigations lors de l'audience du 15 mars, "aux fins d'identifier l'auteur", a-t-il indiqué à l'AFP.

Cette décision est "inadaptée et injustifiée", a réagi Me Sylvain Cormier, autre avocat de la famille. "Ce qui a été recherché par la publication de ces images, c'était juste le sensationnalisme", a-t-il notamment ajouté.

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