
Le procès en appel du scandale sanitaire du Mediator, un médicament des laboratoires Servier accusé d'avoir causé la mort de centaines de patients, s'est ouvert hier devant la cour d'appel de Paris dans une salle d'audience archicomble. Cette première journée d'audience a été consacrée à des questions préliminaires de procédure comme le calendrier d'audition des témoins et des experts qui seront cités à la barre dans les prochaines semaines.
La cour présidée par Olivier Géron commencera à entendre les prévenus seulement le 17 janvier. Le procès est prévu pour durer six mois, jusqu'au 28 juin, à raison de deux journées et demi d'audience par semaine. Il y a 7.650 parties civiles constituées, a annoncé M. Géron en ouvrant les débats.
Seuls le groupe Servier et son ancien numéro 2 Jean-Philippe Seta sont jugés devant la cour d'appel. Mis sur le marché comme antidiabétique en 1976 mais indûment prescrit comme coupe-faim jusqu'en 2009, le Mediator a entraîné de graves effets secondaires sur des milliers de patients souffrant de pathologies cardiaques ou pulmonaires et parfois entraîné leur mort.
Il a été prescrit à environ cinq millions de personnes durant ses trente-trois ans de commercialisation.
En première instance, les laboratoires Servier et Jean-Philippe Seta ont été reconnus coupables de tromperie aggravée et d'homicides et blessures involontaires. Le 29 mars 2021, Servier a été condamné à une amende de 2,7 millions d'euros, M. Seta à quatre ans de prison avec sursis et une amende de 90.600 euros.
Le groupe a été en outre condamné à verser un total de plus de 183 millions d'euros de dommages et intérêts aux victimes. Dans son jugement, le tribunal correctionnel de Paris a estimé que les laboratoires Servier "disposaient à partir de 1995, de suffisamment d'éléments pour prendre conscience des risques mortels" liés au Mediator.
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