16/10/2022 07:16

L'ONU fait part de son inquiétude après le vote par le parlement turc d'une loi qui pourrait conduire à l'emprisonnement jusqu'à trois années de journalistes pour diffusion de "fausses nouvelles"

L'ONU fait part de son inquiétude après le vote par le parlement turc d'une loi qui pourrait conduire à l'emprisonnement jusqu'à trois années de journalistes pour diffusion de "fausses nouvelles". Le Bureau des droits de l'homme des Nations unies a estimé que cette législation laissait une place importante à l'interprétation subjective et aux abus et a exhorté Ankara à garantir le plein respect de la liberté d'expression. Les nouvelles dispositions cimentent l'emprise déjà ferme du gouvernement sur les médias, à huit mois d'élections nationales pour lesquelles le président Recep Tayyip Erdogan est distancé dans les sondages.

"Nous sommes préoccupés par l'adoption jeudi au parlement turc d'un ensemble d'amendements à diverses lois qui risquent de restreindre considérablement la liberté d'expression" en Turquie, a déclaré dans un communiqué Marta Hurtado, la porte-parole du Bureau des droits de l'homme des Nations unies.

"En vertu du droit international sur les droits de l'homme, la liberté d'expression ne se limite pas aux informations 'véridiques', mais s'applique aux 'informations et idées de toutes sortes', tant en ligne que hors ligne", a-t-elle souligné.

"Ces amendements laissent une place importante à l'interprétation arbitraire, subjective et aux abus", a poursuivi Mme Hurtado. Elle a en outre jugé que, dans un contexte déjà très restrictif, les nouvelles lois risquaient de limiter davantage les droits des personnes à rechercher, recevoir et partager des informations, tels qu'ils sont garantis par le Pacte international sur les droits civils et politiques, auquel la Turquie a adhéré.

"Les récents amendements risquent également d'ouvrir de nouvelles voies à la répression des discours autorisés par le droit international", a ajouté Mme Hurtado. "Nous regrettons que ces lois aient été préparées et adoptées sans consultation significative de la société civile et des représentants des médias".

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