06/09/2022 11:31

Le Japon va débourser 12,1 millions d’euros pour les funérailles nationales de son ancien Premier ministre Shinzo Abe assassiné en juillet

Le Japon va débourser environ 1,7 milliard de yens (12,1 millions d’euros) pour les funérailles nationales de son ancien Premier ministre Shinzo Abe assassiné en juillet, une addition salée qui risque d’alimenter la polémique locale sur le bien-fondé de cet hommage. Le gouvernement nippon avait déjà annoncé un coût de près de 250 millions de yens pour la cérémonie elle-même et prévenu que la facture finale serait plus importante à cause des coûts de sécurité et d’accueil de nombreux dignitaires étrangers.

Des représentants de plus de 190 pays et territoires devraient assister à l’événement, dont environ 50 chefs d’Etat et autres hôtes étrangers de marque, a expliqué ce mardi le porte-parole du gouvernement nippon Hirokazu Matsuno. Les coûts de sécurité ont été ainsi estimés à 800 millions de yens et ceux de réception des dignitaires étrangers à 600 millions de yens, a-t-il précisé.

Très rapidement après l’assassinat de Shinzo Abe le 8 juillet lors d’un meeting électoral à Nara (ouest du Japon), le Premier ministre Fumio Kishida avait annoncé vouloir lui organiser des funérailles nationales, dont la date a été fixée au 27 septembre à Tokyo. Cependant, un hommage de ce rang pour un ancien Premier ministre est rarissime au Japon depuis l’après-guerre, le précédent remontant à 1967.

Par ailleurs, si Shinzo Abe a marqué les esprits par sa longévité record au pouvoir (2006-2007 puis 2012-2020) et par son intense activité internationale, le bilan de sa politique intérieure est très controversé au Japon et ses mandats ont été entachés par de nombreux scandales politico-financiers. Selon un sondage publié lundi par le quotidien conservateur Yomiuri, 56% des personnes interrogées étaient contre ces funérailles nationales.

Certains citoyens sont plutôt hostiles au financement public de cette cérémonie, tandis que d’autres y sont opposés parce que cela revient selon eux à forcer toute la population à glorifier Shinzo Abe, une personnalité clivante de la droite nationaliste japonaise. Son assassin présumé, Tetsuya Yamagami, a expliqué après son arrestation avoir visé l’ancien Premier ministre pour ses liens supposés avec l’Eglise de l’Unification, connue également sous le nom de « secte Moon ».

 

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