bobigny Le parquet de Bobigny a annoncé avoir fait appel du jugement prononcé contre deux frères jumeaux de 19 ans dans l'affaire de l'abattage d'un arbre en mémoire d'Ilan Halimi, en contestant le fait que le tribunal n'ait pas reconnu le caractère antisémite de leur acte.
Le tribunal correctionnel de Bobigny a condamné ce jeudi, des frères jumeaux pour avoir abattu, mi-août à Epinay-sur-Seine , un olivier planté en mémoire d’Ilan Halimi, mais n'avait pas retenu l'acte antisémite, à la surprise générale. L’un a été condamné à huit mois de prison ferme, l’autre à huit mois de prison avec sursis.
Le tribunal les avait déclarés coupables de destruction du bien d’autrui aggravée mais les avait relaxés du fait de violation d’un monument dédié à la mémoire des morts commise en raison de la race, l’ethnie, la nation ou la religion, estimant qu’il n’y avait pas assez d’éléments permettant d’établir que les deux hommes avaient conscience qu’il s’agissait d’un monument en la mémoire d’Ilan Halimi, jeune homme juif torturé à mort en 2006.
La procureure avait, elle, réclamé douze et quinze mois de prison, assurant que les deux hommes avaient « porté atteinte à la mémoire d’Ilan Halimi, parce que c’est un symbole ».
L’abattage de l’arbre, survenu dans la nuit du 13 au 14 août, avait suscité une indignation unanime au sein de la classe politique. L’olivier avait été planté en 2011 au jardin d’Alcobendas d’Epinay-sur-Seine, ville d’un peu plus de 50 000 habitants située à une dizaine de kilomètres au nord de Paris.
Brahim K., cheveux courts bouclés, vêtu d’une polaire grise, et Ismaël K., cheveux rasés, veste de sport noire sur le dos, n’ont quasiment pas parlé pendant l’audience.
« Non, je ne sais pas qui il est », ont répondu en arabe les deux frères quand la présidente du tribunal les a interrogés sur Ilan Halimi.
Dans le téléphone d’Ismaël K., une vidéo de son frère jouant avec une tronçonneuse à proximité de la stèle et de l’arbre en mémoire d’Ilan Halimi avait été retrouvée, tournée trois jours avant l’abattage.
« Pourquoi avez-vous filmé votre frère ? D’où venait la tronçonneuse ? », a demandé la présidente avec insistance. « C’était à un jardinier. Il voulait qu’on vérifie qu’elle fonctionnait », a répondu depuis le box et avec beaucoup de difficulté l’un des prévenus.
Les deux frères avaient été interpellés quelques jours après les faits. Les enquêteurs avaient découvert que leurs téléphones bornaient dans le parc la nuit des faits. Leur ADN avait également été prélevé sur des morceaux de pastèque retrouvés le 14 août autour du tronc coupé, avait indiqué une source proche du dossier.
Celle-ci avait relevé que la pastèque est depuis longtemps un fruit symbole de la résistance du peuple palestinien face à Israël.
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