Une chaîne de télévision pakistanaise populaire et critique à l'égard du gouvernement actuel a été empêchée d'émettre dans une grande partie du pays, a indiqué un de ses responsables mardi. Ammad Yousaf, vice-président d'ARY News - qui soutient l'ancien Premier ministre pakistanais Imran Khan - a déclaré à l'AFP que la chaîne avait été bloquée par l'autorité des médias du pays pour avoir diffusé des contenus "séditieux".
Cette décision est "illégale et ridicule" a-t-il affirmé, ajoutant qu'elle serait contestée devant les tribunaux. Un avis de l'autorité pakistanaise de régulation des médias (PEMRA) adressé à ARY, dont l'AFP a eu connaissance, indique que "le contenu haineux, séditieux et malveillant de votre chaîne suscite de sérieuses inquiétudes quant à vos intentions malveillantes".
Un responsable de la PEMRA a confirmé l'authenticité de l'avis, qui enjoint le PDG de la chaîne de se présenter à une audience mercredi. ARY est une des plus grandes chaînes de télévision privées du Pakistan et soutient depuis longtemps Imran Khan, qui a critiqué le pouvoir militaire pakistanais depuis son éviction lors d'un vote de défiance en avril. L'avis de la PEMRA fait référence à l'intervention sur ARY, lundi, d'un responsable du parti Pakistan Tehreek-e-Insaf (PTI) de Imran Khan, Shahbaz Gill, qui aurait tenu des propos "équivalents à une incitation à la révolte dans les rangs des forces armées".
Selon le PTI, Shahbaz Gill a été arrêté à Islamabad mardi après-midi et le parti n'a pas été en mesure de le localiser. De son côté, la police de la ville a refusé de confirmer l'arrestation. "Il s'agit d'un enlèvement, pas d'une arrestation.
Des actes aussi honteux peuvent-ils avoir lieu dans une démocratie ? Les acteurs politiques sont traités comme des ennemis", a tweeté Imran Khan. Les critiques à l'encontre des puissants services de sécurité du pays sont depuis longtemps considérées comme une ligne rouge au Pakistan, classé parmi les pays les plus dangereux au monde pour les professionnels des médias.
Mardi, ARY émettait normalement dans la province de Khyber Pakhtunkhwa, un bastion de Khan, mais semblait ne pas être à diffusé dans d'autres provinces, ou ne l'était pas par les câblo-opérateurs locaux. L'Union fédérale des journalistes du Pakistan a mis en garde contre des manifestations dans le pays si la chaine n'était pas rétablie partout.
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