08/08/2022 10:02

Variole du singe - Quels sont les symptômes ? Comment s'en protéger ? Où et comment se faire vacciner ? Jérôme Salomon, directeur général de la Santé, répond ! - VIDEO

Selon le dernier bilan de Santé Publique France, 2 239 cas de variole du singe ont été recensés en début de semaine, dont une majorité de cas (1 375) signalés en Île-de-France. 45 cas ont été hospitalisés, dont 37 pour complications liées à la variole du singe.

Le ministère de la Santé a publié sur Internet une vidéo. Dans celle-ci, Jérôme Salomon, directeur général de la Santé, répond aux questions les plus fréquentes concernant cette maladie. Voici quelques unes des réponses (source : Ministère de la Santé).

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Qu’est-ce que l’infection à Monkeypox virus ?

L’infection à Monkeypox virus est une maladie infectieuse due à un orthopoxvirus. Il s’agit d’une maladie zoonotique, habituellement transmise à l’Homme dans les zones forestières d’Afrique du Centre et de l’Ouest par des rongeurs sauvages ou des primates, mais une transmission interhumaine est également possible, en particulier au sein du foyer familial ou en milieu de soin.

Quels sont les symptômes de la maladie ?

Après une période d’incubation pouvant aller de 5 à 21 jours, la maladie peut provoquer une éruption cutanée, de la fièvre, des ganglions volumineux (sous la mâchoire, sur le cou, ou au pli de l’aine…), des maux de tête, des douleurs musculaires et une forte fatigue. La personne est contagieuse à partir de l’apparition des premiers symptômes.

L’éruption cutanée, concerne le plus souvent les organes génitaux et la zone anale, mais aussi le visage, la bouche, les paumes des mains, les plantes des pieds et le reste du corps. Les autres muqueuses (ORL, conjonctives) peuvent également être concernées… L’atteinte cutanée survient en une seule poussée. Les lésions passent par différents stades successifs (macule, papule, vésicule, pustule puis croûte), et évoluent de façon simultanée. Lorsque les croûtes tombent, les personnes ne sont plus contagieuses.

Cependant, il est possible que le virus soit présent dans le sperme, la personne infectée demeure ainsi contagieuse plus longtemps. Par conséquent, le Haut Conseil de la Santé Publique recommande l’utilisation du préservatif pendant 8 semaines après la fin des symptômes.

Quelle est la durée de la maladie ?

L’incubation de la maladie peut aller de 5 à 21 jours. La maladie guérit le plus souvent spontanément, au bout de deux à trois semaines.

Comment se transmet la maladie ?

Le virus se transmet entre personnes, en particulier la famille et les proches, par : - Un contact physique rapproché, notamment lors d’un rapport sexuel, par le contact de la peau ou des muqueuses avec les boutons ou les croûtes - Le partage de linge (vêtements, draps, serviettes, …), ustensiles de toilette (brosses à dents, rasoirs, …), vaisselle, sextoys, matériel d’injection, … - Un long face-à-face, par les gouttelettes (postillons, éternument,…)

Les rapports sexuels, avec ou sans pénétration, réunissent les conditions pour une potentielle contamination, en raison de contacts cutanés ou avec un environnement contaminé, ou d’expositions rapprochées et prolongées à des gouttelettes. Plus généralement, quiconque a un contact physique étroit avec une personne infectée risque de contracter la maladie. Il est donc important que les malades respectent un isolement pendant toute la durée de la maladie (jusqu’à disparition des dernières croûtes, le plus souvent trois semaines), évitent les contacts et respectent les mesures barrières.

La transmission est également possible de l’Homme aux animaux domestiques (chats, chiens…) via le contact de la peau ou des muqueuses avec les boutons ou les croûtes ou via les gouttelettes (postillons, éternuement, …). Il est recommandé aux personnes contaminées ayant des animaux de compagnie d’éviter d’avoir des contacts avec ces derniers pendant toute la période de l’isolement.

Comment se protéger ?

L’information et la réduction des risques sont les outils majeurs de lutte contre ce virus émergent. Cela passe notamment par : - une meilleure connaissance des symptômes et des modes de transmission.

- Les symptômes ne sont pas systématiques et varient d’une personne à l’autre. Il n’y a parfois pas de fièvre, parfois très peu de boutons. Il est ainsi important d’inciter à prendre soin de soi et des autres en vérifiant régulièrement son état cutané (y compris zone génitale) et d’être réactif en cas de symptômes, en particulier si on fait partie d’un groupe dit à risque (nombreux partenaires sexuels). - Des informations et de nombreux supports de prévention sont produits par les associations et les autorités. Par exemple, sur le site sexosafe.fr de Santé publique France. 

- Enfin, une ligne téléphonique, "Monkeypox Info Service", est mise en place par Santé Publique France au 0 801 90 80 69, 7 jours sur 7, de 8h à 23h, pour répondre aux interrogations des personnes potentiellement exposées.

- le safe sex : lavage des sextoys, autoexamen avant un rapport sexuel…

- en l’état actuel de nos connaissances, le préservatif demeure un moyen important de protection, notamment contre des co-infections sexuellement transmissibles, mais en ce qui concerne le virus Monkeypox, il ne peut garantir à lui seul une protection suffisante. - un respect des mesures barrière, comme un lavage des mains régulier.

- la vaccination à titre préventif ouverte notamment aux hommes, rapportant des partenaires sexuels multiples, ayant des relations sexuelles avec des hommes.

A quoi sert la vaccination ?

La vaccination consiste à protéger un individu contre une maladie en stimulant son système immunitaire. Les vaccins contre la variole permettent de prévenir l’apparition de la maladie ou de limiter sa sévérité. L’utilisation des vaccins antivarioliques est recommandée par la HAS dans la mesure où les vaccins contre la variole ont une efficacité contre les orthopoxvirus dont le virus Monkeypox.

Qui peut être vacciné ?

Les personnes adultes contacts à risque élevé de variole du singe tels que définis par Santé publique France peuvent être vaccinées, incluant les professionnels de santé exposés sans mesure de protection individuelle. Il s’agit d’une vaccination postexposition, dans une stratégie réactive autour d’un cas confirmé de variole du singe (voir un avis du 20 mai 2022). Dans l’idéal, le vaccin doit être administré dans les 4 jours après le contact à risque et au maximum 14 jours.

Le 8 juillet, la HAS a recommandé d’élargir la vaccination, à l’instar d’autres pays, et de proposer aux populations cibles suivantes une vaccination en préexposition : Les hommes multipartenaires ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH) et les personnes trans rapportant des partenaires sexuels multiples ; Les personnes en situation de prostitution ; Les professionnels des lieux de consommation sexuelle, quel que soit le statut de ces lieux.

Concernant la vaccination des enfants exposés au virus et susceptibles de développer une forme sévère de la maladie, la HAS a précisé le 16 juin 2022 qu’elle puisse être envisagée au cas par cas, par les seuls spécialistes après une évaluation stricte des bénéfices et des risques et avec le consentement des parents (ou du représentant légal de l’enfant)

 

 

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