Un procès pour diffamation du maire PS de Dijon, François Rebsamen, a été annulé mercredi, le plaignant s’étant désisté après une « clarification » des propos de l’élu. M. Rebsamen était attaqué par le mouvement catholique traditionaliste de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X, qui lui reprochait des propos tenus lors d’un conseil municipal en décembre 2020.
M. Rebsamen, ancien ministre du Travail de François Hollande (2014-2015), avait alors déclaré: « Je dénonce toutes les dérives qui sont aujourd’hui les dérives que l’on peut appeler terroristes bien évidemment ». « Mais pire que cela, toutes celles qui sont des religions qui aujourd’hui, manifestent dans la rue, comme la Sainte-Famille l’autre jour », avait-il ajouté. Il faisait référence à une manifestation anti-avortement, l’avant-veille, à laquelle avait participé le prieuré de la Sainte-Famille, une maison de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X, mouvement qui se revendique « traditionaliste ».
En première instance, le 3 février, la citation de M. Rebsamen avait été annulée en raison d’une erreur de date dans la procédure mais la Fraternité avait fait appel. Cette dernière a cependant fait savoir mercredi, tandis que l’audience était programmée devant la cour d’appel de Dijon, qu’elle se désistait, ce qui a été acceptée par la partie adverse et le ministère public. Le procès est donc annulé.
La partie plaignante a, en effet, été « satisfaite », a indiqué l’avocat de la Fraternité, Hugues de Lacoste Lareymondie, du communiqué de presse, diffusé vendredi, dans lequel M. Rebsamen, tenant à « éclaircir » ses propos, assure qu’il « va de soi que les prêtres et les fidèles de la Fraternité Saint-Pie-X ne peuvent être assimilés à des terroristes ».
« Il ne s’agit pas d’excuses mais d’une clarification », a déclaré l’avocat du maire, Patrick Audard. « Nous ne souhaitons pas un débat qui aurait eu un caractère suranné. Ce dossier n’aurait jamais dû venir devant une juridiction pénale. Clairement, la Fraternité Saint-Pie X a voulu se constituer une tribune », a-t-il estimé.
Pour Me de Lacoste, il s’agit cependant d’un « mea culpa ». « Car si François Rebsamen a décidé de se fendre d’un communiqué pour éclaircir ses propos qui ne reflétaient pas sa pensée (dixit), c’est bien qu’il regrettait les avoir tenus (précisément parce qu’ils ne reflétaient pas sa pensée!) », a ajouté l’avocat auprès de l’AFP.
Vos réactions
Réagissez
Nouveau ?
Inscrivez-vousDéjà membre ?
Mot de passe oublié ?