Un des principaux groupes norvégien de médias confie le contrôle de quatre de ses imprimeries russes de journaux au colauréat du Nobel de la Paix 2021 Dmitri Mouratov

Un des principaux groupes norvégien de médias a annoncé confier le contrôle de quatre de ses imprimeries russes de journaux au journaliste et colauréat du Nobel de la Paix 2021 Dmitri Mouratov, afin de défendre les médias indépendants en Russie. Amedia a pris cette décision dans le cadre de sa décision de quitter la Russie, où il opère une importante filiale nommée Prime Print, a expliqué le groupe norvégien.

Dmitri Mouratov, qui avait été récompensé du Nobel en octobre dernier avec la journaliste philippine Maria Ressa, "exercera tous les droits d'actionnaire à sa guise" sur les quatre sites concernés, précise le groupe. "Avec ce que nous observons actuellement de la part des autorités russes en Ukraine, il est impossible pour Amedia de continuer son activité d'imprimerie dans le pays", a déclaré le directeur du deuxième groupe de médias norvégien, Anders Møller Opdahl. "Amedia ne se retire pas, d'une certaine façon cela laisse le contrôle au Nobel de la Paix Mouratov", a-t-il estimé dans un communiqué.

S'il détient une centaine de titres de presse locale et régionale en Norvège, Amedia n'exploite pas de journaux en Russie. Il y détient six imprimeries de presse, dont quatre en totalité - celles dont il cède le contrôle à M. Mouratov, rédacteur en chef du journal indépendant russe Novaïa Gazeta. Ce dernier a annoncé la semaine dernière suspendre ses publications jusqu'à la fin de l'intervention en Ukraine, en plein durcissement du Kremlin contre les voix dissonantes. Pour le président du conseil d'administration d'Amedia, André Støylen, la solution était "la meilleure possible étant données les circonstances".

"De cette manière, les imprimeries pourront continuer à être importantes à l'avenir pour les médias indépendants en Russie", a-t-il estimé. Dmitri Mouratov a lui exprimé la "grande gratitude" de son journal. "Cela va défendre la liberté d'exprimer son opinion, et tous les profits iront à sa promotion", a-t-il déclaré dans le communiqué d'Amedia.

"Nous prendrons soin de l'activité d'impression et des employés", a-t-il assuré. Pour les deux imprimeries qu'il ne possèdait pas en totalité, Amedia précise "travailler à une solution avec les actionnaires minoritaires, pour que le groupe puisse se retirer complètement de Russie". Les produits de la vente iraient également aux médias indépendants russes, selon le groupe.