08/02/2022 14:02

Des représentants des salariés du groupe La Provence ont réclamé l'ouverture des premières offres de rachat des parts du groupe Bernard Tapie devant le tribunal de commerce de Marseille

Des représentants des salariés du groupe La Provence ont réclamé mardi l'ouverture des premières offres de rachat des parts du groupe Bernard Tapie (GBT) devant le tribunal de commerce de Marseille qui a mis son jugement en délibéré au 14 février. Au terme d'un premier appel d'offres fin octobre, deux candidats repreneurs se sont manifestés auprès du tribunal de commerce de Bobigny, chargé de la liquidation du groupe Bernard Tapie: l'armateur CMA CGM, l'un des géants mondiaux du secteur qui a son siège à Marseille, et la holding du fondateur de Free Télécom Xavier Niel, NJJ, déjà actionnaire de la Provence à hauteur de 11%.

Mais leurs offres pour acheter les 89% détenues par la société de l'homme d'affaires Bernard Tapie, décédé en octobre, dans La Provence, important groupe de presse régionale du Sud-Est de la France détenant le titre éponyme et Corse-Matin, n'ont jamais été ouvertes. Le 1er février, un deuxième appel d'offres a été lancé par les co-liquidateurs judiciaires, les candidats pouvant déposer leurs dossiers jusqu'au 14 février à midi pour une ouverture le lendemain. "On nous impose cette nouvelle procédure alors que personne n'a jamais vu les offres des deux candidats", constate Catherine Swarcz, avocate des requérants, évoquant "un trouble manifestement illicite" pour les représentants des salariés qui ont le droit d'être informés et de donner leur avis sur la procédure en cours.

Le tribunal de commerce de Marseille était saisi en référé par trois des six CSE (comité social et économique) du groupe La Provence, avec le soutien du Syndicat des journalistes SNJ de La Provence et FO et CGT de Corse Matin. Ils lui ont demandé d'ordonner le transfert à Marseille des premières offres déposées à Bobigny et leur ouverture. Mais à l'audience, l'avocate de la société "Avenir Développement", contrôlée par Xavier Niel, a expliqué que cette demande des CSE "n'avait plus lieu d'être", son client ayant déjà récupéré l'enveloppe contenant son offre au tribunal de commerce de Bobigny.

Les avocats les deux liquidateurs judiciaires et du quotidien La Provence ont de leur côté contesté la recevabilité de la procédure engagée par les CSE à Marseille, considérant notamment que seul le tribunal de commerce de Bobigny était compétent sur la question des offres de rachat. Dans sa plaidoirie, Me Swarcz a justifié l'urgence de sa saisine par "les risques sociaux, psychologiques et les tensions palpables" au sein du quotidien liés à la procédure de reprise en cours, en regrettant que l'intérêt des salariés passe au second plan.

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