02/09/2021 19:54

Emmanuel Macron à Marseille : "200 policiers arriveront en 2022, 2 compagnies de CRS pérennisées, 500 caméras de vidéo-surveillance, un nouvel hôtel de police..."

Emmanuel Macron prend la parole à 18h : "Depuis hier je suis parmi vous en parcourant cette ville formidable qu'est Marseille en rencontrant ses désirs et ses volontés. Pourquoi maintenant ? Car il n'est jamais trop tard et l'urgence est d'accélérer. Marseille est une ville fracturée par son histoire alors j'arrive avec beaucoup d'humilité. Il ne faut ni faire un chèque ni faire un plan mais il faut réussir un pari en faisant les leçons de ce qui a échoué. Les difficultés sont concentrées ici, celles de la pauvreté et de l'exclusion. Il n'y a pas de formules magiques et tout cela ne se fera pas en un jour. Je ne viens pas ici faire des promesses mais faire des promesses en demandant des engagements. Il y a une ambition et une exigence.

L'urgence sécuritaire, c'est la situation dans les quartiers. En toute objectivité, la délinquance a baissé ces dernières années. Les chiffres sont bons et s'améliorent mais la délinquance est de plus en plus violente. Le nombre d'interpellation a augmenté de 60%

Nous allons aider la ville a développer un réseau de vidéo-surveillance dans les quartiers nord avec 500 caméras et le développement judiciaire. 200 policiers arriveront en 2022, 2 compagnies de CRS pérennisées et  un nouvel hôtel de police pour 150 millions...A cela, il faut ajouter le suivi judiciaire avec des moyens supplémentaires qui seront confirmés.

Les commissariats de police des 13e et 14e arrondissements de Marseille seront regroupés. 30 éducateurs supplémentaires et de 30 médiateurs supplémentaires seront recrutés.

Beaucoup de choses ont été créées ici. Les tests ont été inventés à Marseille, néanmoins on a aussi moins vacciné car on a laissé courir quelques fadaises. Il faut la mobilisation des associations et collectivités aux côtés des familles pour les accompagner dans l'éducation, le sport, la culture et le logement.

 Sur la lutte contre l'habitat indigne, l'enjeu est d'accélérer. Il y a un besoin d'améliorer la coopération entre la ville et la métropole. Nous allons continuer à simplifier les procédures et simplifier les recours. L'urgence ne suffit pas à relever les défis de Marseille. Il nous faut bâtir le Marseille de 2030 maintenant.

Monsieur le maire, il va falloir que vous réformiez : l'absentéisme et les grèves perlées ça suffit ! C'est une question de courage. Nous allons être à vos côtés.

Emmanuel Macron a également annoncé les mesures concernant l'école. Et notamment la rénovation. "On va mettre en place de nouvelles opérations de rénovations urbaines. Nous allons créer une société ad hoc dont le maire aura la présidence. Son objet sera de rénover les écoles les plus délabrées. On y mettra un financement conséquent."

Concernant l'autonomie: "Dans les quartiers où la situation est la plus difficile, il faut que les directeurs d'école puissent choisir l'équipe pédagogique. Il s'agit de faire un laboratoire de liberté et de moyens. Je veux qu'on puisse lancer ce projet dès la rentrée 2022-2023. Si les résultats sont concluants, je veux qu'on puisse le généraliser."

Et enfin le décrochage scolaire. Dès la rentrée 2022, 10 micro-lycées et 10 micro-collèges pour les élèves décrocheurs. 

Concernant l'emploi des jeunes, Emmanuel Macron appelle les entreprises à embaucher et annonce des initiatives pour développer l'entreprenariat, notamment simplifier l'accès aux offres pour les jeunes et créer trois carrefours de l'entreprenariat à Marseille. Il veut tester le capital jeune créateur. Il s'agit d'"offrir "un accompagnement et plusieurs milliers d'euros" aux jeunes qui veulent se lancer dans l'entreprenariat. Il souhaite aussi la création d'un guichet unique d'ici mi-octobre.

Emmanuel Macron évoque un service militaire volontaire tourné vers la formation. Dès l'automne, 100 jeunes marseillais entreront dans un parcours de formation avec des militaires des Bouches-du-Rhône.

Le président souhaiterait la création d'une formation aux métiers du cinéma avec notamment de "grands studios" permettant d'avoir l'infrastructure pour les tournages, les techniciens et les écoles, les pôles de création numérique. 

Mais aussi l'ouverture d'un nouveau site pour accueillir les tournages, et d''une école "Ciné Fabrique", comme celle de Lyon. 

Durant son discours, Emmanuel Macron a annoncé vouloir expérimenter à Marseille la liberté du choix des enseignants par les directeurs.

Un milliard d'euros sera débloqué pour rénover et créer de nouveaux moyens de transports en commun à Marseille, annonce Emmanuel Macron; notamment pour l'automatisation du métro, l'extension du tramway et le bus, à condition que ces financements se traduisent "par des réalisations concrètes pour tous".

En contrepartie, une évolution institutionnelle donnant l'autorité à la Métropole est évoquée.

Le chef de l'Etat révèle un projet de ligne nouvelle Marseille-Nice, avec 1,4 milliard d'euros apportés par l'État, mais aussi l'extension de l'aéroport, et la modernisation du port grâce à des investissements complémentaires, permettant des quais électrifiés ou la rénovation de la gare de fret Miramas.

Concernant la transition écologique et de l'environnement, Emmanuel Macron annonce le lancement d'Odysséo afin de créer, en 2026, un lieu de sensibilisation dédié à la protection de l'environnement méditerranéen.

A la fin de son discours, Emmanuel Macron affirme qu'il reviendra en octobre et février à Marseille pour faire le point des engagements.

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18h01: Le Maire de Marseille prend la parole pour remercier le Président de la République pour sa visite en expliquant que c'est un moment historique.

15h55: Le chef de l'État est arrivé à l'hôpital de la Timone accompagné du ministre de la Santé, Olivier Véran. Il devrait annoncer un plan de soutien aux hôpitaux de Marseille mais aussi se confronter aux soignants de l'hôpital, dont certains manifestent depuis plusieurs semaines contre le pass sanitaire et pour demander de meilleures conditions de travail.

14h10: Après les problèmes d'insécurité, Emmanuel Macron a poursuivi jeudi sa visite à Marseille en assistant à la rentrée dans une école populaire et vétuste, avant de présenter un plan d'urgence très attendu pour les habitants de la deuxième ville de France.

Pour ce deuxième jour dans la cité phocéenne, le président est retourné dans les quartiers nord de la ville, dans une école du 13e arrondissement, quartier où le taux de pauvreté atteint 28%. Arrivé vers 10h00, il a été accueilli par quelques huées de militants anti-vaccin, lesquels ont été rabroués par les habitants qui souhaitaient donner une "bonne image" de leur quartier et parler de leurs problèmes.

Accompagné notamment du ministre de l'Education Jean-Michel Blanquer et du maire socialiste Benoît Payan, Emmanuel Macron a écouté les doléances des enseignants et parents d'élèves de cette école de type Pailleron qui effectue sa dernière rentrée avant sa destruction. Cafards, punaises de lit, salles de classes où la température peut atteindre 35 degrés l'été mais où il faut porter blouson et bonnet l'hiver: un professeur a égrené les problèmes, soulignant que ses élèves "méritent mieux" et ne doivent pas grandir dans "l'idée qu'ils méritent ça".

"Ca nous fait du bien: car dans les quartiers Nord on est un peu oublié", a confié Narwel à l'AFP à propos de cette visite présidentielle qui s'est poursuivie par un jeu de question-réponse sous l'oeil des caméras, dans une classe de CM2, au cours duquel un élève a dit vouloir plus tard "être président ou concessionnaire".

Curieuse, une fillette lui demande son salaire: "13.500 euros brut, 8.500 après prélèvement", répond le président du tac au tac qui a également signé le plâtre de l'un des nombreux enfants qui l'entouraient dans la cour. Une autre est heureuse de l'avoir vu sur Tik Tok. A un troisième, il fait un cours de géopolitique sur l'Afghanistan, en expliquant que les Talibans "c'est des gens très durs, qui sont pas nos amis".

Cette visite est suivie par une visite à l'hôpital de La Timone avant la présentation en milieu d'après-midi au palais du Pharo du plan "Marseille en grand". Ce programme a été "co-produit avec les collectivités", a précisé l'Elysée, sans en dévoiler le montant exact, qui devrait dépasser le milliard d'euros.

"Ce n'est pas un plan ce qu'on va faire. Je voudrais qu'on lance une initiative (...) en regardant pourquoi les expériences précédentes n'ont pas marché", a expliqué le chef de l'Etat à l'issue de sa visite à l'école, prévenant que "ce ne sont pas les milliards qui comptent".

Marseille est une ville qui "concentre des difficultés inédites" et "une division inédite", "nous devons mettre une pression pour que tout le monde prenne sa part de responsabilité", a insisté le président de la République, reconnaissant que depuis des années, "collectivement on n'a pas été à la hauteur".

Avec les transports et le logement insalubre, l'éducation est l'une des trois priorités de ce plan, présenté comme "historique", pour permettre à la deuxième cité de France et ses 900.000 habitants de tenter de rattraper son retard.

Mais "je ne sais pas si ça marchera", a concédé jeudi Emmanuel Macron.

Le scepticisme est partagé par des habitants et des élus locaux, qui rappellent que de nombreux plans ont été annoncés depuis des décennies pour Marseille, sans que la situation ne s'améliore nettement.

"Bien sûr que cela suscite de l'espoir. Après il ne faut pas que ce soit un one-shot", avait réagi le maire de Marseille, concédant que "tout ne sera pas fait en six mois, pas en un an".

Jean-Luc Mélenchon (LFI), présent mercredi à une réunion avec les élus locaux, a dénoncé "le pèlerinage des promesses" du président, "en campagne électorale", pariant que "pas un euro de ces promesses ne sera dépensé avant l’élection".

A huit mois de la présidentielle, ce déplacement est largement commenté sur la scène politique, l'opposition de droite concentrant ses critiques sur le bilan sécuritaire d'Emmanuel Macron à Marseille, et au delà au niveau national, tandis que la gauche demande que l'Etat mette plus de moyens dans les services sociaux.

Après un dîner jeudi avec le chef du gouvernement italien Mario Draghi, Emmanuel Macron consacrera la journée de vendredi à l'environnement, avec une sortie en mer dans le Parc national des Calanques et l'ouverture du Congrès mondial de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), qui se tient à Marseille jusqu'au 11 septembre.

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Vos réactions

Portrait de lolo57
3/septembre/2021 - 17h08

Sur le papier y a des moyens mais sur le terrain rien pour stopper les trafiquants à la source. Car en parallèle ils continuent à percevoir le RSA, comme ceux qui travaillent sur les marchés sans être déclarés, pas de charges patronales, pas de TVA car payé en espèce par les clients. Et pourtant ils se gavent des 2 cotés.

Portrait de KEYZER
3/septembre/2021 - 11h06
LOL a écrit :

exactement. On peut aussi tout simplement parler des divers changements du mode de scrutin des élections qui conduit à des aberrations démocratiques

C'est la raison pourlaquelle je considère la " démocratie" ( que les politiques nous vendent à longueur de temps) est plus une chimère qu'une réalité...

Portrait de soly
3/septembre/2021 - 10h46

Macron n'a rien compris encore une fois. A part distribuer notre argent c'est tout ce qu'il sait faire. Il ferait mieux de construire des prisons et de pénaliser les familles de délinquants. Seule la répression forte pourrait être efficace. J'ai un ami qui a été prof dans une banlieue parisienne et c'était l'enfer. Ce genre de population ne veut pas s'en sortir. Ils ont toutes les chances depuis des décennies mais seules l'oisiveté et la délinquance les intéressent. Des milliards n'y changeront rien...

Portrait de KEYZER
3/septembre/2021 - 01h22
Steyr Mannlicher™ a écrit :

Bien sûr qu'il comprend mais il fait comme s'il était le Messie alors qu'il n'est que le fossoyeur. 

Je pense même que Macron et tous les présidents de la république avant lui se servent de la délinquance pour pouvoir mieux asservir le peuple, en utilisant le levier de la peur. Ce dernier devenant bien évidemment un argument électoral. Et sitôt l'élection passée, ces mêmes politiques laissent les délinquants faire  leur traffic. Hormis quelques arrestations , histoire de  justifier l'action de la police, mais c'est une goutte d'eau dans l'océan.

Portrait de KEYZER
3/septembre/2021 - 00h28
LOL a écrit :

et il avait raison, la démocratie comme tout système n'est pas parfait, surtout la démocratie telle qu'elle est utilisée aujourd'hui

Factuellement, tu dois te souvenir du référendum sur le traité de maastricht en 1992, et le nombre de fois ou le 49.3 a été utilisé sous la Veme république par ex. pour montrer à quel point cette démocratie peut être à géometrie variable...

Portrait de Berger Blanc
2/septembre/2021 - 20h41

Macron, mélenchon : Du show 

PS : petit m pour mélenchon ! Oui Oui ! et M majuscule pour Macron parce que s'en ait une grosse...

Portrait de Alexdelouest
2/septembre/2021 - 20h02

Je n’ai pas compris pour les casernes de CRS pérennisés ? Il y en a déjà 3 sur Marseille, vont-ils en rajouter 2 (ça fait donc 5 sachant qu’il y en a 4 pour Paris et ses 12 millions d’habitants) ou s’est-il emmêlé les pinceaux ? Je mise sur l’entourloupe présidentielle. 

Portrait de SuperTV
2/septembre/2021 - 19h31

Franchement il crois que cela va tout stopper ?  ça se vois que la période électoral s'est installer,il fait ça aussi pour se donner bonne conscience en faisant un geste,mais cela ne changera rien,ils doivent bien se marrés ces gamins ....malheureux de voir ça 

Portrait de KEYZER
2/septembre/2021 - 19h09
ΙΧΘΥΣ a écrit :

500 caméras de vidéosurveillance.

Je doute que les voyous soient disposés à être filmés.

Leur premier boulot : à peine installées ils vont toutes les défoncer.

Tout signe d’ingérence autoritaire sera combattu avec violence.

Je me demande si Macron a bien compris qu’il s’adresse à une catégorie de personnes sur laquelle personne n’a aucune prise.

Bien souvent, ces mesures ne sont là plus pour rassurer la population que pour être efficaces dans les faits. 

 

Portrait de shermancrow
2/septembre/2021 - 18h42

si il tient cette promesse, il va falloir aussi penser à construire de nouvelles prisons...