
Le dysfonctionnement du système des numéros d'urgence début juin, pendant lequel plusieurs décès suspects sont survenus, n'est pas la conséquence d'"un sous-investissement" de la part d'Orange ni d'un problème sur "le réseau cuivre", s'est défendu le PDG de l'opérateur Stéphane Richard à l'Assemblée nationale.
"Ce n'est pas un problème de sous-investissement de la part d'Orange, ce n'est pas lié au réseau cuivre, c'est lié à un bug logiciel préexistant" sur un équipement "installé en 2016", a expliqué Stéphane Richard devant les députés de la Commission des Affaires économiques de l'Assemblée nationale, qui l'ont auditionné mercredi.
Le "bug logiciel - qui ne s'était pas manifesté jusque-là- s'est produit au moment d'une commande de reconnexion (...) à l'occasion d'une opération de modernisation et d'extension du réseau pour faire face à l'augmentation du trafic que nous avons observé tout au long de l'année 2020" a détaillé Stéphane Richard.
Le 2 juin en fin de journée, les numéros 15, 17, 18 et 112 étaient pour beaucoup de Français inaccessibles ou joignables seulement après de multiples tentatives, une panne qui a de façon inédite affecté tout le territoire.
A ce jour, cinq décès suspects ont été constatés dans le Morbihan, en Haute-Saône, en Vendée, sur l'île de la Réunion, et dans les Bouches-du-Rhône, durant cette panne.
Selon les conclusions de l'enquête d'Orange publiée le 11 juin, 11.800 appels, soit 11% du total, n'ont pas été acheminés pendant la panne du 2 juin, entre 16h45 et minuit.
Ce dysfonctionnement "est la conséquence d'un bug dans les logiciels des +calls servers+", c'est-à-dire les équipements techniques qui gèrent l'interconnexion entre le réseau IP et l'ancien réseau analogique, avait indiqué l'enquête d'Orange, qui écarte également la piste d'une cyber-attaque.
Pour son PDG, "cet incident n'est pas lié à un sous-investissement mais à un investissement. Tous les messages sur l'obsolescence du réseau sont hors sujet", a-t-il insisté mercredi.
Le dirigeant de l'opérateur a néanmoins reconnu devant les députés "des faiblesses" dans la communication de crise de la part de son groupe lors de la survenance de la panne.
Le 2 juin, "la mobilisation technique a été immédiate" mais "l'activation des cellules de crise et notamment managériales a été trop lente", a estimé M. Richard.
Le délai de déclenchement de ces cellules "va passer de 2 heures à 30 minutes", comme le recommande l'enquête interne d'Orange, a-t-il rappelé.
Vos réactions
Réagissez
Nouveau ?
Inscrivez-vousDéjà membre ?
Mot de passe oublié ?