
Un an après le début de la pandémie de Covid-19, le diagnostic et le traitement de la tuberculose ont connu un coup d'arrêt, s'alarment les acteurs de la lutte contre cette maladie à l'occasion de la journée mondiale qui lui est consacrée.
"Douze années de progrès impressionnants dans la lutte contre la tuberculose, qui ont permis de réduire le nombre de malades privés de soins, ont été tragiquement contrecarrées par une autre infection respiratoire virulente", déplore dans un communiqué Lucica Ditiu, directrice exécutive du partenariat international Stop TB, qui réunit des acteurs publics et privés pour lutter contre cette maladie.
"Cela menace les vies et les moyens de subsistance de millions de personnes", poursuit-elle.
Selon Stop TB, les diagnostics et les traitements de la tuberculose ont chuté de 23% dans les neuf pays les plus touchés (qui représentent 60% des cas dans le monde), à cause des confinements et des interruptions de soins provoqués par la pandémie de Covid. Ces pays sont le Bangladesh, l'Inde, l'Indonésie, la Birmanie, le Pakistan, les Philippines, l'Afrique du Sud, le Tadjikistan et l'Ukraine.
En outre, des données venues d'Inde et d'Afrique du Sud montrent que les gens "infectés à la fois par la tuberculose et le Covid-19 ont une mortalité trois fois supérieure à celle des gens qui ne sont touchés que par la tuberculose", poursuit l'association.
Selon l'OMS, la tuberculose est l'une des 10 premières causes de mortalité dans le monde, avec environ 1,4 million de morts par an.
Un vaccin existe depuis les années 1920, le BCG, mais le degré de protection contre les formes pulmonaires de la maladie n'est que de 50% environ.
"En moins d'un an, des vaccins contre le Covid-19 ont été développés et pourraient permettre de mettre un terme à la pandémie", a souligné l'une des responsables de Stop TB, Thokozile Phiri Nkhoma, citée dans le communiqué.
"Mais bien que la tuberculose soit là depuis le temps des pharaons, le seul vaccin approuvé est vieux de 100 ans et ne fonctionne pas pleinement. Les traitements de première ligne ont plusieurs décennies d'existence et la résistance à ces médicaments augmente", a-t-elle souligné.
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