L'Etat mexicain de Chihuahua à la frontière des Etats-Unis, le plus violent
du pays en raison de l'importance du trafic de drogues, a décidé jeudi de
punir l'assassinat de journalistes avec des peines de prison à perpétuité, a
indiqué le Congrès local.
Le Mexique est considéré comme le pays le plus
dangereux pour la presse en Amérique latine, et Chihuahua, l'Etat où se
trouve la ville de Ciudad Juarez à la sinistre réputation, est un de ses
points noirs.
En tout, 12 assassinats de journalistes ont été recensés
dans l'Etat de Chihuahua depuis 1991, et aucun accusé n'a été condamné,
selon la Société interaméricaine de Presse (SIP).
Le Congrès de l'Etat
de Chihuahua a décrété jeudi à l'unanimité d'inclure dans son Code pénal la
prison à perpétuité "pour les homicides contre des journalistes", a-t-il
indiqué sur sa page internet.
La même peine sera appliquée pour des cas
graves de séquestrations et d'extorsion, et pour les assassinats de
policiers.
Ce sont des mesures "nécessaires pour éradiquer le taux de
délinquance élevée", explique le Congrès.
L'Etat de Chihuahua, mais
surtout la ville de Ciudad Juarez (1,3 million d'habitants et le taux
d'homicides le plus élevé du pays, 2.000 par an), sont l'épicentre de la
politique antidrogue du président mexicain Felipe Calderon.
Dans tout le
pays, la "guerre des cartels" pour le contrôle du trafic vers les
Etats-Unis, premier consommateur de cocaïne au monde, a fait 28.000 morts
sous la présidence de Calderon, arrivé au pouvoir en décembre 2006, malgré
le déploiement de 50.000 militaires en renfort de la police.
Le
dernier journaliste tué dans le Chihuahua est le photographe Luis Carlos
Santiago, 21 ans, en septembre à Ciudad Juarez.
Au Mexique, 68
professionnels des médias ont été tués depuis 2000, 11 depuis le début de
l'année, selon Reporters sans frontières (RSF).
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