04/11/2020 10:21

Coronavirus: "Vous allez souffrir, je le sais", déclare le Premier ministre Jean Castex aux soignants, en insistant sur la nécessité du confinement

"Vous allez souffrir, je le sais": Jean Castex s'est rendu au Centre hospitalier Sud Francilien de Corbeil-Essonnes (Essonne), où le personnel soignant lui a fait part de sa fatigue et des difficultés pour trouver du renfort face à la deuxième vague de Covid-19, a constaté l'AFP.

"Vous allez souffrir, je le sais, c'est comme ça", a reconnu le Premier ministre en s'adressant aux soignants de cet hôpital situé à une trentaine de kilomètres au sud de Paris, en insistant sur la nécessité du confinement. "On assume. On essaie de prendre de bonnes décisions. Il y a longtemps que j'ai compris qu'en fermant des bars, c'est difficile d'être populaire. Mais l'objectif c'est de sauver un maximum de vies", a-t-il insisté.

Charlotte bleue sur la tête, le Premier ministre, accompagné du ministre de la Santé, Olivier Véran, s'est rendu aux urgences, dans les services de réanimation, puis a participé à une table-ronde pour échanger avec des aide-soignants, infirmiers, cadres de santé et administratifs, ainsi que des médecins.

Cet établissement hospitalier, l'un des plus gros d'Ile-de-France hors APHP, avec 3.600 employés, et 1.194 lits et places, enregistrait au plus fort de la crise plus de 300 lits Covid. Mardi matin, il comptait 105 patients Covid, dont 25 en réanimation.

Le chef du gouvernement a réinsisté sur le fait que le mois de novembre serait "très difficile", et a souhaité "mieux témoigner à l'ensemble de la nation que la crise sanitaire est grave", en notant qu'il y avait en réanimation "des jeunes: l'un de 27 ans, l'autre de 35 ans".

"On est sur un fil rouge quotidien, tous les jours on est à un infirmier près, une aide-soignante, on ferme deux lits parce qu'il manque un infirmier. C'est une corde rouge sur lequel on s'arque en permanence, et la crise ne fait qu'accentuer cela", lui a expliqué une soignante aux urgences.

Durant la première vague, "on a eu une fatigue physique, psychologique", "pour pleins de raisons", et notamment parce qu'il "y a eu beaucoup de peurs pour nous, pour nos familles", explique une autre. Pour la seconde vague, elle a le sentiment que la fatigue vient du fait "qu'on n'est pas aussi nombreux", qu'en mars-avril dernier.

Une autre soignante est revenue sur la formation des réanimateurs: "Il faut 10 ans d'études" pour un médecin, "et un réanimateur, c'est encore trois ou quatre ans". "Quand je le dis on ne me croit pas", a remarqué Jean Castex. "En quatre mois, on peut former des médecins réanimateurs, on me dit ça tout le temps", a-t-il souligné.

Au terme de deux heures d'échanges, le chef du gouvernement a noté la nécessité de "renforts en personnel non strictement soignants sur des tâches logistiques et auxiliaires", afin d'alléger la tâche des soignants.

Il a promis de "tirer les leçons" de cette crise pour renforcer les services hospitaliers à long terme.

Mardi soir, 430 décès de plus ont été enregistrés en 24 heures, portant le total à plus de 38.289 depuis le début de l'épidémie, selon les chiffres de Santé publique France.

Près de 3.900 malades du Covid-19 sont désormais hospitalisés en réanimation ou en soins intensifs, obligeant les hôpitaux à déprogrammer des opérations prévues.

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Vos réactions

Portrait de renelle
4/novembre/2020 - 13h14

Il est pathétique  , chaque jour qui passe il s'enfonce davantage  lui aussi va souffrir et il ne sera pas seul ...............mais devant les tribunaux 

Portrait de Azrael68
4/novembre/2020 - 11h15 - depuis l'application mobile
seb2746 a écrit :

Il est marrant lui, il a dit des choses mais TOUT a été modifié ensuite pour les soignants :- Pas de prime aux soignants en Interim (même ceux qui ont fait tout le confinement en 1ere ligne) => ils ne reviendront pas, être pris pour des cons ça marche qu'une fois.

- Prime pour les soignants non imposable et en net => divisé par 2 après l'arrivée d'une "retenue" sortie de nulle part.

- Augmentation en "net", confirmé 11x par le gouvernement => brut au final

- Aucune solution pour les heures supp : l'hopital ne veut pas payer, l'etat non plus, on parle de plusieurs milliers d'heure sur cette année.- Les congés et vacances que très peu ont eux le "droit" de prendre (38% selon les syndicats), nous sommes en novembre, j'ai encore mes 5 semaines (et 1724 heures supp), il n' y a PAS le temps pour un repos pourtant BIEN mérité (il nous manque 7 employés juste dans notre service et aucun remplacement).

Du coup là il lance le truc et si y'a plus de personnels, faudra ce plaindre au gouvernement pour sa gestion catastrophique.

@seb2746. Moi je vous garantie qu’ils reviendront les soignants intérimaires)... on a tous besoin de manger ! Là est malheureusement la triste réalité !