25/08/2020 11:31

Coronavirus - Les journalistes prennent-ils des risques sur les plateaux télé et faut-il les obliger à porter le masque à l'antenne ? La réponse sera donnée par le gouvernement d'ici lundi

Des journalistes qui se parlent en face à face, sans masque... L'image comme celle ci-dessous, prise ce matin sur France 2, va-t-elle pousser les autorités à imposer le masque sur les plateaux télé ? La question se posent de plus en plus en plus sérieusement avec que les groupes audiovisuels demandent au gouvernement une dérogation à l'obligation de porter le masque dans les entreprises, qui doit s'appliquer à partir du 1er septembre. La semaine dernière, la ministre du Travail Élisabeth Borne, avait annoncé que le port du masque serait obligatoire dès le mois prochain en entreprise, y compris dans les "open spaces".

Une mesure qui s'ajoute à celles mises en place ces dernières semaines, comme la généralisation du port du masque dans de nombreuses grandes villes et sites très fréquentés, et qui est défendue par plusieurs infectiologues pour réduire les risques de contamination, en pleine flambée des cas de Covid-19. Cette nouvelle règle doit s'appliquer à partir du 1er septembre mais le secteur audiovisuel se mobilise à l'unisson pour tenter d'obtenir un assouplissement.

Des chaînes de télé ont renoncé à filmer leurs émissions en public, comme "Les 12 coups de midi" sur TF1 ou "Quotidien" de TMC. Certaines émissions de radio, en revanche, comme "Les Grosses têtes" qui ont repris lundi sur RTL, sont diffusées en présence d'un public limité et masqué.

Et, en pleine rentrée de l'audiovisuel, c'est l'ensemble de la filière qui se mobilise pour tenter d'éviter la généralisation du masque sur les plateaux et studios, qui risquerait de plomber encore plus une rentrée déjà difficile, sur fond d'effondrement des recettes publicitaires entraîné par la crise du Covid-19. Car le masque est synonyme d'une moins bonne qualité de son et pourrait même rebuter certains téléspectateurs.

L'épidémiologiste Arnaud Fontanet a, au contraire, défendu sur RMC et BFMTV une telle mesure, "parce qu'on est en espace clos, parce que vous avez des invités qui ont beaucoup de contacts, qui sont potentiellement à cette phase asymptomatique" durant laquelle ils peuvent transmettre le coronavirus. Le membre du Conseil scientifique, qui n'était pas lui-même masqué, a dit comprendre "tout à fait" les arguments des médias.

Interrogée sur Europe 1, Mme Borne (non masquée elle aussi) a quant à elle précisé que le protocole qui imposera le port du masque en entreprise sera "mis en ligne au plus tard lundi prochain", après avis du Haut conseil de la santé publique (HCSP) qu'elle a sollicité sur d'éventuelles dérogations dans l'audiovisuel et au-delà.

"Je souhaite qu'on puisse regarder les dérogations qui seront possibles pour les activités pour lesquelles c'est très pénalisant, et je pense que sur un plateau comme ici, on voit bien que ce serait pénalisant d'avoir systématiquement un masque", a-t-elle assuré. "Ou, quand il y a d'autres façons de se protéger, quand on voit qu'on est à trois salariés dans 100 mètres carrés, on peut imaginer qu'on peut se dispenser du port du masque", a ajouté la ministre.

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