paris Un maire normand, informaticien de profession, a appelé les entreprises à donner les "milliers d'ordinateurs" qu'elles n'utilisent pas aux familles qui en ont besoin pour la scolarité de leurs enfants, pendant le confinement ou après.
"Avec ce confinement, quand vous avez plusieurs enfants, un seul ordinateur n'est pas suffisant pour leurs devoirs. Et à côté de ça, y a des flottes de plusieurs milliers de machines qui partent chaque année dans les déchetteries. On marche sur la tête", s'emporte Denis Szalkowski maire SE de Saint-Eloi-de-Fourques (Eure) interrogé par l'AFP.
Lui-même donne des ordinateurs qu'il a collectés ces dernières années auprès d'amis à la tête de services informatiques, aux familles de sa commune de 500 habitants qui en ont besoin. Il en a donné six en une semaine. Il en a collecté une trentaine depuis 2014.
Pour lui "ce n'est pas la peine de dépenser entre 600 et 1.200 euros pour un ordinateur portable, les solutions, elles existent à côté de chez nous".
"Il faut que les entreprises arrêtent de mettre des ordinateurs très performants à la benne - elle les remplace souvent par des ordinateurs portables - et se posent la question de la nécessaire récupération. Actuellement on privilégie le confort au détriment de la simplicité et d'une certaine forme de performance", renchérit l'élu. M. Szalkowski admet que tous les maires n'ont pas ses compétences en informatique pour installer les systèmes d'exploitation adaptés aux élèves sur les ordinateurs collectés. Mais "il faut que les informaticiens (des entreprises ndlr) sortent de leur confort personnel, expriment des gestes de solidarité et se rapprochent des écoles et des maires", argumente-t-il.
Restera toutefois à régler le problème de l'accès à internet. M. Szalkowski a ainsi le cas dans sa commune d'une famille qui n'est pas connectée pour des raisons financières.
Alors que les établissements scolaires sont fermés depuis bientôt trois semaines, nombre d'enseignants se sont inquiétés pour les élèves en difficulté scolaire dont il n'ont parfois pas de nouvelles depuis l'enseignement à distance.
M. Szalkowski est aussi l'auteur d'un arrêté limitant l'usage des pesticides contre lequel le préfet a saisi le tribunal administratif en 2019 mais l'affaire n'a toujours pas été jugée.
Il a été réélu en mars après un scrutin "très serré" selon lui et "une campagne très difficile" qui l'opposait à l'ancien maire "très gros agriculteur du coin qui appartient à la FNSEA".
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