29/03/2018 06:44

Meurtre antisémite de Mireille Knoll: Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen ont été exfiltrés de la manifestation en raison des risques pour leur sécurité - Vidéo

Décrétés indésirables par le Crif mais finalement présents, Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon ont chacun de leur côté, sous les huées, été contraints de quitter la marche blanche mercredi en mémoire de Mireille Knoll, une octogénaire juive tuée la semaine dernière à Paris.

Plusieurs milliers de personnes étaient présent pour l'événement. M. Mélenchon et les élus de la France insoumise (LFI) qui l'accompagnaient -notamment Alexis Corbière, Eric Coquerel, Clémentine Autain, Adrien Quatennens-- ont été contraints de gagner une rue adjacente du parcours emprunté par les manifestants après avoir été invectivés, notamment aux cris de "Insoumis, dehors", par des personnes présentes dans le cortège.

"Le sujet de la manifestation, c'est pas moi. C'est cette femme assassinée par des violents et des barbares et la nécessité de montrer que toute la communauté nationale serre des rangs". "Le reste, c'est vraiment un épiphénomène", a déclaré M. Mélenchon à la presse. "Que chaque juif sache qu'il est sous la protection de la communauté nationale, voilà ce qui est important", a insisté M. Mélenchon.

Arrivée peu après, Marine Le Pen a également été contrainte de quitter le cortège sous les invectives. La présidente et les élus du Front national ont ensuite rejoint la manifestation, mais à bonne distance du cortège, entourés par des forces de l'ordre et par leurs propres services.

"Ca fait des années que nous dénonçons et luttons contre l'antisémitisme islamiste. Nous avons donc particulièrement notre place ici". "Le Crif ne représente que lui-même", avait déclaré Mme Le Pen à la presse lors de son arrivée.

De nombreuses autres personnalités politiques --la maire (PS) de Paris Anne Hidalgo, le secrétaire d'Etat Christophe Castaner, le président (LR) du Sénat Gérard Larcher, le patron de LR Laurent Wauquiez-- ont participé à cette marche, la plupart ceints de leur écharpe tricolore.

Mais s'agissant de Mme Le Pen et de M. Mélenchon, leur venue à cette marche blanche n'avait pas été souhaitée par le Conseil représentatif des institutions juives de France, son président Francis Kalifat jugeant les antisémites "surreprésentés" dans les rangs de "l'extrême-gauche et de l'extrême-droite".

"La rue appartient à tout le monde". Mais "j'espère qu'ils prendront conscience de la nécessité de faire le ménage chez eux", a déclaré M. Kalifat depuis le cortège.

Mme Le Pen et M. Mélenchon avaient annoncé leur présence après l'appel à l'unité d'un des fils de la victime, Daniel Knoll.

Le Premier ministre Edouard Philippe avait appelé à l'unité, jugeant que "lorsqu'il s'agit de lutter contre l'obscurantisme ou contre l'antisémitisme ou contre le fanatisme, tout ce qui rassemble grandit".

Le président de Debout la France, Nicolas Dupont-Aignan, présent dans le cortège, avait qualifié de "pitoyable" la position du Crif "parce que, quand on organise une marche pour la tolérance, pour le respect, on invite tout le monde".

L'ancienne garde des Sceaux Rachida Dati (LR) s'était quant à elle dite "choquée" sur BFMTV-RMC par la position du Crif, estimant que cette marche "ne (lui) appartenait pas".

A l'inverse, le maire LR de Nice Christian Estrosi a soutenu sur France 2 le Crif: "Il faut respecter ceux qui constituent l'autorité".

La ministre de la Justice, Nicole Belloubet, a souhaité sur RMC que la marche soit un "moment d'unité puissant" comme pour le gendarme Arnaud Beltrame.

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La journée minute par minute

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20h00: Marine Le Pen est revenue dans la manifestation dans une partie un peu plus calme du cortège

19h34: Marine Le Pen est exfiltrée à son tour de la manifestation en raison des risques pour sa sécurité

19h24: Gérard Miller, psychanalyste et proche de Jean-Luc Mélenchon, a appelé, en marge de la marche blanche, à la démission de Francis Kalifat, le président du Crif, en raison des incidents qui ont émaillé la venue de la délégation insoumise. Il a également jugé qu'il était "indigne de sa fonction".

19h16: Jean-Luc Mélenchon vient d'être exfiltré de la manifestation après des réactions hostiles

Selon le Figaro , Jean-Luc Mélenchon et les députés Insoumis ont quitté le cortège avec l'aide de la police après avoir été pris à partie par des manifestants violents. "Cela a été compliqué. Au moment de partir, un autre groupe a tenté, en arrivant par derrière, de s'en prendre à eux. Ils sont désormais dans une petite rue adjacente", a témoigné un des journalistes du quotidien

19h12: Jean-Luc Mélenchon: "Je ne suis pas le sujet de la manifestation. Le reste c'est 40 personnes sans intérêt qui sifflent et il ne faut pas leur donner de l'importance"

18h53: Marine Le Pen arrive à son tour sous les huées. "Ça fait des années que nous luttons contre l'antisémitisme islamiste et nous avons parfaitement notre place ici", déclare-t-elle

 

18h48: Bousculade autour de Jean-Luc Mélenchon qui est venu malgré les propos du CRIF

18h45: Jean-Luc Mélenchon vient d'arriver Place de la Nation. De nombreuses personnalités politiques sont également présentes à la marche blanche parisienne. Gérard Collomb, François de Rugy, Benjamin Griveaux ou Christophe Castaner. A droite, Laurent Wauquiez, Bruno Retailleau, mais aussi Jean-Christophe Lagarde sont présents.

18h16: Plusieurs personnalités sont en train d'arriver Place de la Nation

17h40: Un local de l'Union des étudiants juifs de France (UEJF) a été saccagé sur le site Tolbiac de l'université Paris-I et ses murs ont été recouverts d'inscriptions haineuses, a indiqué mercredi l'UEJF, qui a annoncé un dépôt de plainte contre cet acte qu'elle juge "antisémite". "Alors que le site est occupé par des étudiants d'extrême gauche, notre local a été saccagé, une armoire jetée à terre, avec sur le mur des inscriptions 'À mort Israël', 'vive Arafat'", a précisé le président de l'UEJF, Sacha Ghozlan. Une vidéo diffusée sur le compte Twitter de l'association montre d'autres tags, tels "local sioniste raciste anti-goy" et "Palestine vaincra".

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16h08: La famille de Mireille Knoll sera reçue à 17h15 par Edouard Philippe

16h00: Après l'hommage national rendu au gendarme Beltrame, le Président Emmanuel Macron s'est rendu aux obsèques de Mireille Knoll, l'octogénaire tuée "parce qu'elle était juive". 

12h31: Emmanuel Macron a eu un mot dans son discours en hommage à Arnaud Beltrame pour Mireille Knoll, "assassinée parce qu'elle était juive". Son meurtrier "a profané nos valeurs sacrées", a-t-il déclaré.

09h32: La présidente du FN, Marine Le Pen, annonce son intention de se rendre à la marche blanche en mémoire de Mireille Knoll, dans un communiqué. L'organisateur du rassemblement, le Crif, a pourtant annoncé que le FN et La France insoumise n'étaient pas les bienvenus.

08h02: Le chef de la file de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, a aussi prévu de venir à la marche. Dans un premier temps, le patron du Crif a estimé que Jean-Luc Mélenchon pourrait se rendre à la manifestation, tout en relevant une "contradiction" entre sa présence et son soutien au "boycott d'Israël BDS" qui exprimerait, selon le responsable communautaire, "une haine de l'Etat d'Israël et des juifs". Mais dans la soirée, Francis Kalifat a durci sa position en déclarant le leader des Insoumis et ses troupes persona non grata : "Soyons clairs ni Jean Luc Mélenchon et les insoumis ni Marine Le Pen et le FN seront les bienvenus demain", a-t-il écrit dans un tweet :

 

07h28:  Dans un communiqué publié dans la soirée, le FN, "nonobstant le message discriminatoire incompréhensible du Crif", "appelle ses adhérents et ses sympathisants à se joindre à la marche blanche organisée en hommage Mireille Knoll". 

De son côté, le président du Crif, Francis Kalifat, a indiqué que "beaucoup de personnalités, de diverses tendances politiques, ont annoncé leur venue". Il espère en outre "qu'il y aura des membres du gouvernement, et peut-être plus". Mais il avait ajouté que "le Front national n'est pas souhaité" à cette marche. 

06h55: L'ensemble des dirigeants politiques ont annoncé leur participation à la "marche blanche" organisée mercredi après le meurtre de Mireille Knoll, une octogénaire juive tuée à Paris, même si le Crif a assuré que le FN puis les Insoumis n'étaient pas les bienvenus.

06h12: La manifestation doit démarrer à 18h30 place de la Nation à Paris jusqu'au domicile de Mme Knoll, dans le XIe arrondissement. De nombreux élus ont d'ores et déjà annoncé leur présence, parmi lesquels Gérard Larcher, président du Sénat, Laurent Wauquiez,la présidente du FN, Marine Le Pen, n'y sera pas, le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) ne souhaitant pas la venue du FN. "Le Crif refuse que nous venions sinon je serais bien évidemment allée à cette marche blanche avec d'autres députés FN", a déclaré Marine Le Pen. 

06h00: Le parquet de Paris a retenu lundi le caractère antisémite dans l’enquête sur le meurtre d’une octogénaire à Paris, qui suscite de nouveau une forte émotion de la communauté juive un an après celui de Sarah Halimi. Trois jours après la mort de Mireille Knoll, 85 ans, dont le corps lardé de coups de couteau et en partie brûlé a été retrouvé dans son appartement incendié à Paris, le parquet de Paris a ouvert une information judiciaire pour « assassinat à raison de l’appartenance vraie ou supposée de la victime à une religion et sur personne vulnérable », a indiqué une source judiciaire.

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Vos réactions

Portrait de atlantique07
28/mars/2018 - 09h28

Décision incompréhensible et totalement contre productive , condamnée par l'ensemble des politiques ce matin y compris par le fils de la victime qui indique que tous les participants à cette marche seront les bienvenus...