03/07/2016 09:41

Un hommage national sera rendu à Michel Rocard dans les prochains jours après son décès hier soir

Lundi soir, une minute de silence est prévue à la mairie de Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines), dont Michel Rocard fut maire.

Un hommage national lui sera également rendu, à une date qui reste à fixer.

Quantité de politiques à gauche, mais aussi plusieurs figures de droite et du centre, ont salué dès samedi soir et l'annonce de son décès un socialiste "au parler vrai", réformateur mêlant "réalisme" et "inventivité", "scout moderne", "Européen convaincu", devenu "une grande figure de la République et de la gauche".

Né à Courbevoie, près de Paris, le 23 août 1930 dans une famille de la bourgeoisie, catholique par son père - un des scientifiques à l'origine de la bombe atomique française -, protestant par sa mère. Socialiste réformiste, Michel Rocard a été Premier ministre de 1988 à 1991 de François Mitterrand, avec lequel il a toujours eu des relations conflictuelles, avant de diriger le PS en 1993 et 1994.

Michel Rocard Père de la "deuxième gauche", il voulait incarner une vision rénovée de la gauche, prenant en compte "les contraintes de l'économie mondialisée" sans "renoncer aux ambitions sociales".

Le président François Hollande a d'ailleurs aussitôt salué l'incarnation d'"un socialisme conciliant utopie et modernité" par un "rêveur réaliste".

Manuel Valls, issu du rocardisme et ayant travaillé à Matignon auprès de Michel Rocard, a jugé que l'homme à l'origine de son engagement politique incarnait "la modernisation de la gauche et l'exigence de dire la vérité".

Toujours "fier" d'être "rocardien", le Premier ministre s'est dit "un peu orphelin".

A l'unisson d'autres voix à gauche, Martine Aubry a salué un Michel Rocard n?ayant cessé toute sa vie "de vouloir transformer la société, de réconcilier l'économique et le social".

A droite, Nicolas Sarkozy, qui lui avait confié une mission quand il était à l'Elysée, a salué son refus du sectarisme et son "sens de l'Etat", Alain Juppé retenant "esprit agile, culture historique, goût du débat sans concessions mais sans sectarisme", et l'expérience du grand emprunt.

La presse de dimanche revient sur le parcours d'un homme politique "paradoxal et compliqué" (Le Monde), au destin présidentiel "empêché" (Libération) mais léguant "un vrai héritage", celui de la "gauche moderne" (Le Parisien).

En 2007, Michel Rocard avait été victime d'une grave hémorragie cérébrale lors d'un voyage en Inde.

En visite à Stockholm en mars 2012, il avait été hospitalisé cinq jours à la suite d'un malaise et les médecins avaient dû résorber un caillot sur la partie droite du cerveau.

Michel Rocard travaillait à la rédaction d'un livre-testament, "Le dictionnaire amoureux de Matignon", selon Jean-Paul Huchon, son ancien directeur de cabinet.

Dans un entretien la semaine dernière au Point, il fustigeait la gauche française, "la plus rétrograde d'Europe" à ses yeux.

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Vos réactions

Portrait de Steph38
15/juillet/2016 - 05h36
Cmarte a écrit :

Des points , des points a espérer , pour nos têtes pensantes ...

+5
Portrait de Steph38
15/juillet/2016 - 05h36
tobian a écrit :

Il semble que Michel Rocard dérange moins mort que vivant.

On va dire ça comme ça
Portrait de Steph38
15/juillet/2016 - 05h36
Il ne faut pas non plus exagérer
Portrait de oiseaubleu
3/juillet/2016 - 10h49
landre a écrit :

mais quelle hypocrisie!il a été super critiqué et maintenant tous sont des fils spirituel,

Bien d'accord! et s'il était tant critiqué c'était à juste titre! Michel Rocard n'était pas très suivi dans ses idées et souvent on  pouvait se demander de quel bord appartenait-t- il? un coup à gauche, un coup à droite, un autre au milieu, suivant comme le vent tournait! et puis il n'a pas laissé que de bons souvenirs comme la CSG. Mais bon RIP quand même!

Portrait de Planisphère
3/juillet/2016 - 10h17

CSG et RMI pleurent leur papa...