Le ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner a prévenu lundi que le
processus de libération de deux journalistes de la chaîne France 3 enlevés
en Afghanistan pourrait être long, et affirmé qu'il n'y avait pour l'instant
pas de contact avec les ravisseurs.
"Les négociations, lorsqu'il y en aura
- il n'y en a pas - risquent d'être longues. Nous essayons d'établir des
contacts. Je n'ai pas dit que nous en avions. Je vous le dis très clairement
: nous n'en avons pas", a admis M. Kouchner sur la radio RTL.
"Pour
le moment, il n'y a pas eu de revendication", a-t-il confirmé.
"Les gens
qui les détiennent peuvent ne pas se manifester, c'est la coutume, pendant
huit ou quinze jours pour laisser retomber la pression", a aussi fait valoir
le ministre.
Les deux journalistes de la chaîne publique ont été enlevés
mercredi sur la route entre Surobi et Tagab, dans la province de Kapisa,
sous contrôle sécuritaire des troupes françaises.
Les talibans ont
affirmé qu'ils n'étaient pas impliqués dans cet enlèvement.
Le responsable
des magazines d'information de France Télévisions, Paul Nahon, est arrivé
lundi à Kaboul pour des contacts avec les autorités afghanes.
Le
directeur de la chaîne française, interrogé par Europe 1 à son arrivée à
Kaboul, s'est dit "non pas inquiet mais prudent", estimant qu'il faudrait
"attendre encore quelques jours pour savoir ce qui est arrivé".
M. Nahon a
expliqué son "prudent optimisme" par le fait que "beaucoup de gens, de
forces, sont en train d'essayer de résoudre le problème". "L'affaire est
extrêmement compliquée et ténébreuse" dans un pays "où les tribus se passent
et se repassent les otages", a-t-il ajouté, sans se prononcer sur la non
implication des talibans.
Il a dit vouloir prendre contact avec les
autorités afghanes et françaises sur place, ainsi qu'avec les forces
américaines et le gouverneur de la province.
Selon M. Kouchner, la
France a le sentiment que les deux journalistes sont en vie: "Nous n'avons
pas de preuves de vie mais tout le monde pense qu'ils sont vivants", et
"nous pensons connaître la zone où ils se trouvent", a-t-il ajouté.
Il a aussi souligné "l'atout" que représente pour l'armée française basée
dans la région d'avoir des contacts avec les populations locales: "les
informations passent souvent par les paysans qui nous font confiance",
a-t-il affirmé.
Cependant, le ministre a appelé à la prudence dans
les contacts avec les Afghans en soulignant qu'"on ne connaît pas les
interlocuteurs".
Evoquant ceux que l'on appelle les "fixeurs" afghans qui
aident les journalistes, le ministre s'est interrogé: "avec qui sont-ils en
contact ? Forcément avec l'adversaire, parce que sinon ils ne pourraient pas
rester en vie, et ils ne pourraient pas faciliter la tâche des journalistes.
Donc il faut être très méfiant".
Vos réactions
Eh vous savez quoi...
Les négociations vont être dures mais ils seront libérés avant les élections régionales comme par hasard!!!
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