05/05/2015 12:29

Mains baladeuses, invitations à dîner ... Des femmes journalistes dénoncent le sexisme d'hommes politiques!

Remarques grivoises, mains baladeuses ou invitations pressantes à dîner sont monnaie courante chez une partie des hommes politiques, déplorent une quarantaine de femmes journalistes dans une pétition parue sur le site Libération.fr.

Les signataires, dont certaines ont tenu à conserver l'anonymat, et qui couvrent l'actualité politique pour de grands médias, rapportent une kyrielle d'exemples vécus dans l'exercice de leur métier auprès d'élus, de cadres de partis ou de ministres, sans citer le nom des intéressés. Autant d'illustrations du "paternalisme lubrique" de certains hommes politiques, expliquent-elles.

"C'est un député qui nous accueille par un sonore: +ah mais vous faites le tapin, vous attendez le client+. Ou un autre qui nous passe la main dans les cheveux en se réjouissant du retour du printemps.

Au Sénat, c'est un parlementaire qui déplore bruyamment que nous portions un col roulé et pas un décolleté", témoignent les journalistes. "C'est l'étoile montante d'un parti qui insiste pour nous voir le soir (...), c'est un élu dont les avances ne s'arrêteront qu'avec la menace d'une main courante pour harcèlement", ajoute la pétition, signée par des journalistes de plus de vingt médias, dont France Inter, Le Monde, l'AFP, Libération, Le Parisien ou TF1.

"Un ténor nous propose d'interrompre notre reportage et de filer à l'hôtel. Pour rire. Dans une usine, c'est un ministre qui s'amuse de nous voir porter des chasubles bleues réglementaires et glisse que +ce serait mieux si vous n'aviez rien en dessous+. C'est un poids lourd de la vie politique française qui (...) se tourne vers nous: +et vous, vous rêvez de moi la nuit?+" ou un ministre qui pose sa main tout au bas de notre dos en murmurant +ah mais qu'est-ce que vous me montrez là?+", poursuivent les journalistes, qui expliquent qu'il vaut mieux éviter les tête-à-tête et porter des tenues passe-partout. "Nous pensions que l'affaire DSK avait fait bouger les lignes et que les habitudes machistes étaient en voie d'extinction. Las...", déplorent-elles.

"Ces pratiques, qui sont le décalque de ce qui se passe tous les jours dans la rue, les usines ou les bureaux, impliquent des élus (...) issus de toutes les familles politiques", souligne la pétition. "Tant que la politique sera très majoritairement aux mains d'hommes hétérosexuels plutôt sexagénaires, rien ne changera".

Elles expliquent aussi que certaines ne peuvent pas signer la pétition de leur nom car leur vie professionnelle pourrait en pâtir. Le sexisme en politique avait déjà été dénoncé le mois dernier dans un documentaire mordant par plusieurs femmes politiques, qui rapportaient de nombreux exemples d'attaques machistes dans ce milieu.

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Vos réactions

Portrait de 22levoila
5/mai/2015 - 17h10

Comme ils ne sont pas du front national on ne va pas donner de nom

Portrait de philmoi100bal
5/mai/2015 - 16h49

Quand la promotion canapé est en leur faveur et leur permet d'avancer plus rapidement dans leur carrière , ça ne dérange pas celles qui en ont profité.....

Portrait de vivi75
5/mai/2015 - 13h02

Bonjour à tous, 

Ce n'est pas parce que ce n'est pas la journée de la femme que KALI doit être aussi méprisant, sarcastique. Quoiqu'il en soit, malheureusement rien de nouveau dans ce milieu quasi-exclusivement masculin. Il suffit de lire les deux livres de Zoé Shepard pour se rendre compte rien ne change. Elle disait que dans le Conseil Régional où elle travaillait on mesurait le poids politique d'un élu au nombre de maîtresses qu'il casait dans l'institution.......