
Les deux fusillades qui ont visé, samedi à Copenhague, un centre culturel et une synagogue, faisant deux morts civils et cinq blessés policiers, ont eu lieu à une dizaine d'heures d'intervalle, avant qu'un suspect ne soit tué.
Dans la première attaque, un homme armé d'un pistolet-mitrailleur tire plusieurs dizaines de fois sur les participants à un débat consacré à l'islamisme et la liberté d'expression, dont un artiste suédois qui a caricaturé Mahomet, Lars Vilks.
Programmé à 15H00 (14H00 GMT) au centre culturel Krudttønden, dans un quartier aisé du nord de la capitale danoise, le débat s'intitule "Art, blasphème et liberté".
Des dizaines de personnes y assistent. Il se tient sous protection policière puisque l'un des principaux participants est l'artiste suédois auteur en 2007 d'une caricature de Mahomet qui lui a valu une tentative d'assassinat.
Au bout d'une demi-heure, l'assaillant arrive et, sur un enregistrement diffusé par la BBC, on entend une intervenante interrompue par des dizaines de coups de feu qui claquent sans répit, plusieurs par seconde.
L'ambassadeur de France au Danemark, François Zimeray, invité à peine plus d'un mois après les attaques qui ont tué 12 personnes au siège du journal satirique Charlie Hebdo à Paris, une policière à Montrouge (banlieue sud) et quatre juifs dans un supermarché cacher de l'est parisien, raconte que toutes les personnes se jettent à terre dès les premières balles.
"Intuitivement je dirais qu'il y a eu au moins 50 coups de feu, et les policiers ici nous disent 200.
Des balles sont passées à travers les portes", dira-t-il. Un homme dans l'assistance, âgé de 55 ans, est tué et trois policiers blessés.
Selon les médias danois il s'agit d'un réalisateur, Finn Nørgaard, auteur de documentaires.
L'assaillant quitte rapidement les lieux dans une Volkswagen Polo.
La police, qui n'a pu déterminer s'il ciblait quelqu'un en particulier, se lance à sa recherche. Dans un premier temps, l'impression des enquêteurs est qu'il y avait deux hommes, dont l'un aurait aidé l'autre dans sa fuite. Mais après avoir recueilli une multitude de témoignages, la police conclut qu'il n'y en avait qu'un.
L'homme ne garde pas sa voiture longtemps: il l'abandonne à deux kilomètres au nord du lieu de l'attentat, près d'une gare.
Il est filmé par des caméras de vidéosurveillance, vêtu d'une doudoune foncée, un bonnet ou une cagoule bordeaux, et un grand sac noir.
À 17H07 (16H07 GMT), la police rend publique l'immatriculation de cette voiture, et demande aux habitants de Copenhague de ne surtout pas tenter d'appréhender de suspect.
Elle annonce à 17H54 que la voiture a été retrouvée.
Les enquêteurs diffusent à 19H23 cette description de l'assaillant: un homme "entre 25 et 30 ans, d'environ 1,85 m, athlétique, d'apparence arabe, (...) les cheveux lisses".
À 20H06, ils publient une photo tirée de la bande d'une caméra de vidéosurveillance. La deuxième fusillade a lieu entre minuit et 01H00, à l'extérieur de la grande synagogue de Copenhague, dans le centre-ville.
Un porte-parole d'une association juive, Jeppe Jul, a raconté au quotidien suédois Dagens Nyheter que l'agresseur ressemblait à un fêtard ivre puisqu'il a vomi dans la rue.
Puis il a ouvert le feu sans sommation, blessant deux policiers et tuant un juif de 37 ans qui montait la garde à l'occasion d'une Bar Mitzvah (confirmation juive), Dan Uzan. L'assaillant parvient à s'enfuir à pied. Vers 04H00, la police reçoit le coup de fil d'un chauffeur de taxi qui pense avoir transporté l'homme recherché.
Les forces de l'ordre partent surveiller un logement dans le quartier populaire de Nørrebro où elles pensent qu'il pourrait se rendre. Vers 05H00, l'homme arrive sur les lieux et tire sur les policiers présents, qui en répliquant le tuent.
En début de matinée, les enquêteurs annoncent que selon eux, cet homme est l'auteur des deux attaques meurtrières.
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