23/09/2014 17:36

LCI: Les salariés sous le choc et en colère sur Twitter évoquent "une boucherie pour l'emploi"

(Crédit photo: Melinda Davan-Soulas sur Twitter ‏@Melinda_DS)

Après l'annonce mardi de la suppression de 148 postes dans le groupe TF1 et de la restructuration de sa chaîne d'info LCI, les salariés, atterrés, parlent d'une "boucherie" et disent leur surprise et leur désarroi sur les réseaux sociaux.

"Et voici les détails de la boucherie", tweete Aurélie Mai, journaliste à LCI, revenant sur la répartition des suppressions de postes entre TF1, LCI et e-TF1, la filiale numérique du groupe.

"Au moment de l'annonce, le terme de boucherie est revenu dans la bouche des gens. La mauvaise surprise est très, très mauvaise", a confirmé Christophe Berg, directeur général adjoint à la rédaction de la LCI. Les yeux rougis par les larmes à l'annonce de la nouvelle, les salariés ont pris peu à peu conscience de l'étendue des dégâts.

Leur dernier espoir: le recours devant le Conseil d'Etat que veut introduire TF1 contre la décision du CSA de refuser la gratuité de la chaîne. Sur 247 emplois, la direction veut supprimer 81 postes à TF1, 58 à LCI et 9 sur 12 dans la filiale numérique e-TF1.

La chaîne, qui ne fera plus d'info en continu, fonctionnera désormais avec un effectif réduit à 80 personnes.

Les offres de reprise ou de partenariat du Monde et du Figaro ont pour le moment été écartées par la direction. Une photo intitulée "La rédaction LCI sous le choc", postée sur Twitter par le journaliste Dominique Blanchard, montre une salle de rédaction remplie de journalistes, tête baissée, visiblement abattus par la nouvelle. La chroniqueuse judiciaire de la chaîne, Hélène Lecompte, a tweeté "Et BOUM quel gachis #LCI".

Son confrère, Benoît Gallerey, se désole d'avoir d'avoir eu à "annoncer sur l'antenne le plan social dans notre propre chaîne..."

Un autre journaliste, Emmanuel Kessler, parle d'"un jour noir pour LCI, TF1, ses rédactions et l'info en France". "Il y a plus de colère aujourd'hui que quand il y a eu l'annonce du CSA", note Pascal Emond, directeur adjoint de la rédaction de LCI. - 'La grande braderie LCI, TF1, eTF1' - Réunis à l'appel des syndicats vers 14H00, plus de 250 journalistes se sont massés dans l'amphithéâtre de TF1, la salle initialement prévue pour cette réunion ne pouvant contenir tous les salariés. Postant une photo de la réunion, Mélinda Davan-Soulas, journaliste au site d'info mytf1news.fr, a ironisé: "C'est pas plus convivial comme ça pour enquiller les bonnes nouvelles?", dénonçant la "grande braderie LCI, TF1, eTF1" Sur les joues de quelques journalistes, des larmes de tristesse et de colère. Beaucoup ne s'attendaient pas à ce que les salariés de TF1 et eTF1 soient également touchés.

"Et là tout le monde se regarde, qui va partir, tristesse", tweete encore Aurélie Mai. "Apprendre que tu n'as plus de boulot au 31 décembre... Quoi qu'il arrive!" "Les gens ont fait ce matin le vrai deuil de ce qu'était la chaîne", a commenté Christophe Berg, expliquant qu'il subsistait depuis deux mois "un secret espoir d'une proposition miracle". "Les salariés parlent de défiance, de foutage de gueule, d'indigence, de n'importe quoi", rapporte Emmanuel Raoul, délégué SNJ-CGT.

Pour lui "TF1 optimise un échec pour réaliser des économies".

"La direction poursuit les négociations avec le Figaro, mais pour acquérir des images, pas pour entrer au capital. Et l'offre de rachat du Monde est systématiquement disqualifiée: la direction considère le trio du Monde comme des va-nu-pieds, n'y connaissant rien à l'audiovisuel. Nonce Paolini nous a dit qu'il ne fallait pas que LCI tombe en de mauvaises mains. C'est un choix politique", a-t-il assuré.

Ironie du sort, soulignaient les internautes, Pôle Emploi a lancé cette semaine une opération avec TF1 et LCI avec pour slogan: "Aide au recrutement: c'est parti pour la semaine pour l'Emploi avec Metronews, TF1 et LCI."

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Vos réactions

Portrait de Frembe
23/septembre/2014 - 23h27

Bouygues avait traité Xavier Niel de "romanichel" quannd Free a lancé son offre mobile, Maintenant lla direction parle de "va-nu-pieds". ce type a un problème avec le peuple. pourtant ce sont bien ces "va-nu-pieds" que ce type cherche a faire venir sur sa TV pour blaireaux (TF1). cherchez l'erreur

Portrait de ledir
23/septembre/2014 - 18h57

çPourquoi le CSA donne des autorisation a des chaînes que nous ne regardons jamais et ne pas autoriser les prétendants à la vision en clair. Le marché se regularisera tout seul, la concurrence ne fait pas toujours du mal. Que doivent dire les petits commerçants qui voient tout les jours s'implanter des concurrents. Ils faut libéré l'audiovisuel, la liberté commence par cà.

Portrait de bress01
23/septembre/2014 - 18h30 - depuis l'application mobile

C'est facile de taper sur le CSA. Quel serait l'impact d'une 3ème chaîne info sur l'économie des 2 autres (baisse des revenus pub, donc infos au rabais, licenciement...). Il n'y a pas de journalistes eco sur LCI. Une chaîne qui est regardée par 13000 personnes et qui déchaînent tant de battage médiatique. Et la pluralité de l'info, elle est présente en France vu qu'il y a des reportages sur presque toutes les chaînes. C'est triste pour les salariés mais ils sont victimes et manipulés par leurs dirigeants.

Portrait de allardjerome
23/septembre/2014 - 17h54 - depuis l'application mobile

C'était de l'ironie vous avez compris!

Portrait de allardjerome
23/septembre/2014 - 17h53 - depuis l'application mobile

Bienvenue au club très ouvert des demandeurs d'emploi. J'en fait parti. C'est la seule boite qui "recrute" en France!