21/01/2014 09:47

"Un enfant n'est jamais consentant", rappelle une campagne contre l'inceste

Une campagne pour rappeler qu'"un enfant n'est jamais consentant" et demander que le terme d'inceste soit inscrit dans le code pénal sera diffusée à partir du 28 janvier sur une quinzaine de chaînes de télévision, à l'initiative du Collectif féministe contre le viol.

Visible dès mardi sur internet (www.inceste-changeonslaloi.fr), le clip de 35 secondes réalisé par l'agence Paris en Australie montre la journée apparemment banale d'une petite fille, jusqu'au soir où un homme entre dans sa chambre.

Cette enfant "souffre d'insomnies, de cauchemars (...) aura des pensées suicidaires et fera sa première tentative à 12 ans", dit le commentaire. "Tout ça parce qu'elle écoute son papa, qui lui dit que c'est normal, que tout le monde fait ça, et que les papas ont toujours raison".

Cette campagne intitulée "L'inceste est un crime" vise à inciter les adultes "à être vigilants et attentifs aux enfants, à repérer les moindres signes de mal-être afin d'être à leur écoute, de les aider", explique Emmanuelle Piet, présidente du Collectif Féministe contre le viol (CFCV).

"Changeons la loi", demande aussi cette campagne. Plusieurs dispositions pénales répriment les viols et agressions sexuelles commis sur des mineurs par un ascendant ou une personne ayant autorité, ce qui est considéré comme une circonstance aggravante, mais le terme d'"inceste" n'apparaît pas.

La loi du 8 février 2010 avait inscrit pour la première fois dans le code pénal la notion d'actes "incestueux" commis sur des mineurs, mais elle a été censurée en septembre 2011 par le Conseil constitutionnel, au motif que la définition des membres de la famille pouvant être poursuivis à ce titre était trop imprécise.

Le CFCV milite également pour le retrait de l'autorité parentale aux parents violeurs, une enquête systématique à la suite d'une plainte pour inceste et la suppression de la prescription.

Sa permanence téléphonique "Viols Femmes Informations" (0 800 05 95 95) a reçu sur les onze premiers mois de 2013 des témoignages concernant 636 victimes de violences sexuelles incestueuses, commises par 426 agresseurs car certains d'entre eux ont fait plusieurs victimes dans la même famille, selon le collectif.

Une enquête réalisée en 2009 par l'Association internationale des victimes de l'inceste (AIVI) estimait que près de deux millions d'adultes en France ont été victimes d'inceste dans leur enfance, nombre infiniment supérieur aux cas déclarés.

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21/janvier/2014 - 09h56 - depuis l'application mobile

Courage à toutes les victimes.