
Suite à la polémique déclenchée par le manifeste des "343 salauds", Nicolas Bedos décide finalement de se désolidariser de cette pétition s'élevant contre la proposition de loi visant à pénaliser les clients de prostitués.
Sur le site de Elle, il s'explique dans un billet intitulé "Mea culpa d'un (ex) salaud.
Jeanmarcmorandini.com vous propose de découvrir le billet de Nicolas Bedos:
"Comme me disait ce matin Valérie Toranian, la directrice de ELLE : « Le courage, c’est aussi d’avouer qu’on a fait une belle connerie. »
Alors voilà, ma Valérie, quitte à passer pour un gros dégonflé – ou pour « une petite bite » (comme diraient mes nouveaux copains de régiment néo-beaufs) – je regrette d’avoir laissé mon patronyme se faire coller au bas de cette étrange pétition et accoler à ceux d’Eric Zemmour, Ivan Rioufol et autres Basile de Koch, qui ne sont pas précisément mes habituels maîtres à penser. D’autant que l’indécence de l’intitulé – qui ose un parallèle prétendument comique avec le combat – à l’époque bien plus noble et « couillu » – des femmes en faveur du droit à l’avortement aurait dû me sauter aux neurones, moi qui suis le filleul tant choyé de Gisèle Halimi, l’une de celles à qui l’on doit cette cruciale liberté.
« Alors, pourquoi t’as dit oui, connard ? », me hurlent mes vrai(e)s ami(e)s.
Lorsqu’il y a quelques semaines j’ai reçu le coup de fil d’Elisabeth Lévy, je savais que je ne parlais pas précisément à la fille spirituelle de Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir, mais il se trouve que cette ancienne collègue de « Semaine critique » (l’émission de Giesbert dans laquelle j’ai sévi), si elle est capable du pire, a aussi la vertu rare de mettre le doigt là où d’autres auraient trop peur de se prendre un coup de jus.
(...)
L’autre jour, donc, elle m’appelle pour préparer un entretien au sujet de mon livre (un roman d’amour dans lequel transparaît très peu mon hypothétique passion pour la prostitution !!!), c’est alors qu’avant de raccrocher, elle m’a branché (assez drôlement, car de l’humour, Elisabeth en aura toujours d’avantage qu’Isabelle Alonso) sur cette pétition dont elle venait d’avoir l’idée suite à une interview de Frédéric Beigbeder.
« C’est une blague, me jure-t-elle, une simple provoc libertaire ! »
Elle m’apprend au passage que le gouvernement prépare une loi sur la pénalisation des clients de prostituées. En l’écoutant, je vois déjà le vaudeville des pauvres types coursés par les keufs dans les allées du bois du Boulogne, et, j’avoue que, sur le moment, dans mon cerveau de bobo fort éloigné de ce triste milieu, j’ai considéré tout autant la misère sexuelle d’un paumé contraint de sortir des biffetons en échange d’un sinistre orgasme que la détresse morale d’une femme réduite (parfois par d’autres hommes) à monnayer son corps (et son âme). J’ajoute qu’Elisabeth a su très habilement échauffer mon aversion de toujours pour ces politiques qui, en mal d’inspiration, endossent le costume de professeur-la-morale.
(...)
D’ailleurs, sur ce point précis, le texte de la pétition est sans ambiguïté : « Nous n’aimons ni la violence, ni l’exploitation, ni le trafic des êtres humains. Et nous attendons de la puissance publique qu’elle mette tout en œuvre pour lutter contre les réseaux et sanctionner les maquereaux. »
(...)
Le problème – qui est devenu le mien – c’est que personne ne l’a lu !
Et pour une raison très simple, c’est qu’Elisabeth Lévy s’est bien gardée de me donner la liste nauséabonde des signataires qu’elle avait déjà dans son sac. Au contraire, on m’a fait miroiter les noms d’Emmanuel Carrère, Yann Moix ou Franz-Olivier Giesbert.
Or, qui s’intéresse à l’histoire des batailles médiatiques sait que la liste des signataires fait autant sens (si ce n’est davantage) que le texte qu’ils paraphent.
Résultat : croyez-vous qu’un texte, eût-il eu le mérite de créer un débat légitime, soit audible dès lors qu’il est totalement disqualifié par une liste de réacs notoires dont certains ont fait preuve d’une misogynie militante.
Si on ajoute à cela le sous-titre « Touche pas à ma pute » dont la vulgarité étouffe toute résonnance humoristique, ainsi que la propension actuelle du « public » à ne voir dans une démarche intellectuelle (voire philosophique) que des intérêts personnels (à savoir la défense de mon droit à jouir entre les jambes d’une inconnue en échange de mon argent – droit dont je n’ai JAMAIS usé !), me voilà à la tête d’une gondole vouée au naufrage.
Voilà pourquoi, ce soir, je m’empresse d’enfiler mon gilet de sauvetage et de sauter par-dessus bord en espérant ne pas m’être trop éloigné de la rive.
« Trop tard, diront certains (qui adorent regarder se noyer une personnalité publique), tu voulais discuter politique ? Faire de l’humour ? Te voilà étiqueté consommateur militant d’amours tarifées ! Bien fait pour ta gueule ! ».
Si c’est trop tard, tant pis pour moi, ça m’apprendra à signer par dessus la jambe des textes dont je ne suis pas l’auteur. Car, lorsque je prends moi-même la plume, je crée parfois la polémique, mais celle-ci personne ne m’oblige à la partager avec Eric Zemmour et Basile de Koch !
Courage : je fuis !"
Vos réactions
Déjà, j'ai du mal à croire qu'un mec comme Nicolas Bedos accepte qu'on mette son nom sur une pétition sans l'avoir lu auparavant. Que ça vienne d'une "collègue" ou pas. Tout cela me semble être une excuse mal fichue, car il craint pour son image et les amalgames que pourraient faire les gens entre les signataires. Mon gars, signer avec des gars que tu n'aimes pas, ça arrive, mais se désolidariser de la raison même pour laquelle tu l'as signé; ça c'est de la connerie pure! Si tu n'es pas content de cette pétition, ASSUMES ET CREES-EN UNE AUTRE! Sinon, ce que tu dis, ce que tu as fait avant ne veut absolument rien dire! Mais pourquoi s'étonner? Tu as certainement senti que tu allais faire des bons mots, comme d'habitude, en dénonçant ces gens que tu n'aimes pas...visiblement même tes collègues et tes ami(e)s ne t'arrivent pas à la cheville! Descends donc de ton piédestal de nain télécadré, personne n'attends ton avis.
il est nul lui .. il assume jamais rien apparement
Habituellement, j'aime bien ce qu'écrit N Bedos (pas toujours son comportement en plateau), mais là ce qui me dérange c'est qu'il argumente sur le fait qu'il se retire à cause des noms de certains signataires. S'il doit annuler sa participation à ce manifeste, de mon point de vue, cela doit être pour le contenu du manifeste ou la façon dont il est rédigé mais pas parce qu'il apprécie ou non certaines personnes.
Quelle histoire, les vestales elles au moins, étaient chastes. https://vimeo.com/64412828
une petite merde comme son pere
oui mais ils ne l'ont pas encore compris car ils sont soutenus par tous les médias de merde
Tel
pere tel fils - des gros nuls qui se croient intelligents
il lui faut 100 lignes pour s'expliquer.... j'ai pas eu la patience de tout lire.... il n'en vaut pas la peine.
Oh le politiquement correct. Il faut surtout pas froisser la copine de " ELLLLLE". Ils sont mignons les bobos.
1 pas en avant, 2 pas en arrière !
Défaut de courage dans un noble combat pour que la professsion de péripatéticienne puisse prospérer.
Langage de fils bien élevé !!!!! ferait mieux de se taire et de dégonfler son orgueil qui est démesuré par rapport à ce qu'il est.
Ensuite, il faut regarder ce qu'on dit, lire avant de signer.... trop facile de revenir en arrière quand on voit avec qui on se trouve aprés !!!
Suis déçu!!!! si tu signes une pétition en fonction des noms qu il y a c'est vraiment minable
Donc,si je comprends bien ce qu'il tente péniblement de nous expliquer, le fond ou la cause, il s'en fout !
Ce qu'il veut ,c'est savoir avec qui il signe une petition, et si il y a des noms qui dérangent son petit ego, il se rétracte, si la liste de noms est une répétition de gens catalogués "bien pensants", il signe.
C'est une drole de façon d'avoir des "convictions" , ou plutot, ça ressemble a des "convictions" d'un bon petit mouton de panurge lobotomisé !!
Merci, c'est ce que je voulais exprimer mais pas la peine d'en rajouter, vous l'avez très bien dit!
Cà y a rien a dire il écrit vraiment bien!
Un génie coup de buzz pour une belle promotion pour son livre.
Typiquement un Bedos : l'important n'est pas le contenu d'un texte mais les signataires. Typiquement un c... de gaucho.
En fait ce sont les noms des signataires qui vous font reculer? Ignare.....on lit ce que l'on signe, non?????
Ah, on fait de ces conneries quand on est bourré...
T'as raison sur un point, bien fait pour ta gueule !
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