Record d'affluence pour la 24ème édition des Eurockéennes de Belfort

Par Angela SCHNAEBELE

La 24e édition des Eurockéennes de Belfort, qui s'est terminée dimanche, a battu des records d'affluence malgré deux journées touchées par les orages et la pluie.

Pour la soirée de clôture, 8.000 festivaliers ont apprécié la mystérieuse Lana del Rey, portée par le succès de son album "Born to die" sorti début 2012, qui a réservé aux Eurockéennes son unique concert en France.

La voix chaude et grave de la New Yorkaise, accompagnée d'un quatuor à cordes et d'un piano, s'est mêlée à merveille à la magie de la scène lacustre de la Plage. La belle en robe blanche et aux longs cheveux bruns s'est promenée dans une démarche langoureuse mais mal assurée.

Pour se rapprocher du public, elle est descendue dans la fosse le temps d'un morceau, perdant au passage des centaines spectateurs lassés et moins réceptifs au spectacle de la starlette de papier glacée.

En raison d'un problème technique, la musique s'est arrêtée et Lana del Rey est redescendue vers les spectateurs. Le concert, déjà court (45 minutes), s'est alors transformé en séance photo avec des fans, ravis.

Jack White est ensuite monté sur la grande scène pour sa première aventure solo et son nouveau disque "Blunderbuss".

Entouré d'un groupe de femmes habillées de blanc, Jack White a donné une belle prestation, terminée en apothéose par le très célèbre "Seven Nation Army", composé à l'époque des White stripes, son ancien groupe.

Mais l'événement de ces trois jours de festival a été le retour vendredi sur la scène d'un grand festival de Bertrand Cantat, invité du duo malien Amadou et Mariam.

L'ancien chanteur de Noir Désir est sorti de prison en 2007 après une condamnation pour avoir frappé mortellement sa compagne, l'actrice Marie Trintignant.

Alors que plusieurs grands festivals connaissent une saison difficile avec des montages financiers délicats et des préventes en baisse, les Eurockéennes signent cette année l'un de leur plus gros succès avec quelque 100.000 visiteurs, au niveau du record enregistré en 2006, soit la capacité maximale du site.

"Cette édition va rester dans les mémoires, c'est l'édition de tous les records", s'est réjouit le président du festival de la presqu'île du Malsaucy, Jean-Marc Pautras.

"Nous avons battu le record du nombre de festivaliers, le record de personnes au camping (17.500 campeurs) et le record de rapidité des ventes" de billets, a précisé le directeur du festival, Jean-Paul Roland.

Les journées de samedi, avec The Cure et Justice en tête d'affiche, et de dimanche, avec au programme Jack White, Cypress Hill, Orelsan et Charlie Winston, affichaient complet bien avant l'ouverture du festival, vendredi.

Pour lutter contre le marché noir, les organisateurs mettaient chaque jour 500 billets en vente sur le site internet. "Le samedi, nous en avons finalement écoulé 1.000 en à peine trois minutes", a expliqué M. Roland.

Le festival n'a pas non plus pâti de l'annulation partielle de la programmation, samedi soir, en raison d'un orage violent. Très attendu, The Cure a dû décaler sa prestation de près d'une heure. Dimanche, les festivaliers ont dû aussi faire face à une pluie incessante.

La réorganisation du site, avec une scène en moins, a permis d'économiser 400.000 euros pour réduire le budget à 5,2 millions d'euros et atteindre l'équilibre financier.

"C'est assez exceptionnel qu'un festival né d'une volonté politique réussisse finalement à vivre à 83% de recettes propres (billetterie, partenariats privés, mécénat)", a souligné Jean-Paul Roland.