24/11/2011 09:29

Ces hommes sont-ils en réalité des monstres ?

Lancée cette semaine par la Fédération nationale Solidarité Femmes, cette camapgne de publicité prend la forme de trois affiches dénonçant la violence faite aux femmes. 

Ce qui frappe, c'est le physique passe-partout des trois hommes ainsi mis en scène, mais une chose dérange c'est leur main. Elle est tantôt particulièrement musclée, tantôt avec un poing dramatiquement serré, les doigts aussi sont exagérément acérés. C'est une main de monstre, celle qui porte les coups, celle qui tue parfois aussi.

Les apparences données par les auteurs de violences sont souvent trompeuses et c'est ce que veut montrer cette campagne.

L’auteur de violence présente souvent 2 visages : agréable dans la vie sociale, séducteur… jaloux, méprisant, tortionnaire à la maison.

L’homme violent n’est pas, comme on l’imagine parfois, systématiquement alcoolique, brutal, issu d’un milieu socioéconomique défavorisé, dévoilant sans limite son agressivité à l’extérieur.

Très souvent, il s’agit de « Monsieur tout le monde », insoupçonnable lorsqu’il rend service à ses voisins par exemple. Il peut être aussi le cadre dynamique qui a tout pour plaire et peut allier performance et réussite professionnelle. Insoupçonnable, attentif aux apparences, il manipule familles, proches, professionnelles.

Ou il responsabilise la femme, «elle m’a provoqué, elle sait que je ne supporte pas cela, elle a désobéi….etc. ».

Rares sont les auteurs qui reconnaissent leur culpabilité dans les violences et demandent à être aidés. Ils pensent qu’ils n’ont pas de problèmes ou disent qu’ils vont changer.

Difficile alors de croire en la parole des femmes ou jeunes filles qui tentent d’expliquer ce qu’elles vivent. Et la société les dédouane : crime passionnel, jalousie, chômage, alcoolisme, enfance difficile…

Pourtant les conséquences des violences (qui incluent agressions sexuelles, viol) sont connues : homicides (146 en 2010 par armes à feu ; strangulation ; coups de pieds et de poings ; immolation), blessures, stress post traumatique, arrêts de travail, tentative de suicide…

Les femmes victimes se reconstruisent si elles sont crues, entendues, soutenues par leur entourage, les associations spécialisées, les autres professionnels, mais aussi lorsque les violences sont reconnues par le système judiciaire.

 

 

 

 

 

 

 

 

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Vos réactions

Portrait de kisyfrote
24/novembre/2011 - 15h58

Bravo à ceux qui ont fait cette campagne! les gens aiment se rassurer en pensant que les dangereux sont une catégorie bien définie de la population, mais il faut ouvrir les yeux!

Portrait de silex
24/novembre/2011 - 13h31
watcha a écrit :

Comment imaginer alors qu'une telle campagne d'information puisse avoir le moindre effet, si même les proches et les psy ne sont pas écoutés par ces femmes ? Oui derrière un homme sage d'apparence, il peut y avoir un bourreau, mais sérieusement, quelle femme ne le sait pas ?

Il faudrait plutôt tout faire pour inciter les femmes à aller porter plainte lorsque le mal est fait, car le plus lamentable est de voir ces types continuer à vivre et à rencontrer d'autres femmes qui se feront tabasser à leur tour, et qui à leur tour n'iront jamais porter plainte. Quand on parle de solidarité entre femmes, et bien si là elle n'existe pas, elle n'existe jamais.

toutes les campagnes sont bonnes à prendre....on n'en parle pas assez...
se taire serait criminel....

Portrait de Patakaisse de 12
24/novembre/2011 - 12h02

Cette campagne permet aussi d'alerter l'entourage de ses femmes, oui, le gentil garçon qui a fait science-pô et qui est en stage dans une boite prestigieuse est capable de taper ...
L'entourage ne le voit pas forcément, on cache les bleus, on serre les dents et on souri parce qu'on se sent coupable.
Porter plainte, oui et après ?
Mon bourreau a été mis en garde à vue pour séquestration et menace de mort (pas sur moi, sur une avec qui il m'a trompée...) vous croyez qu'il s'est passé quoi ? Il a été condamné à un suivi psy, quelle rigolade ! Pourtant, j'avais déposé des mains courantes suite à des coups mais les policiers m'ont dissuadée de porter plainte en m'expliquant que je devrais aller à l’hôpital pour faire établir un certificat médical. Sa nouvelle compagne aurait dû être alertée par qui ? Vous croyez qu'elle avait envie que je lui raconte ma vie avec lui ? Que je lui dise de se méfier ? Pour elle, j'étais jalouse car il disait que c'est lui qui m'avais jetée.
J'ai subi tout ça, je ne dis pas que j'ai une solution mais juste que ç peut arriver à n'importe qui, les bourreaux comme les victimes ne sont pas forcément identifiables.

Portrait de Patakaisse de 12
24/novembre/2011 - 11h12
watcha a écrit :

"Les femmes victimes se reconstruisent si elles sont crues, entendues, soutenues par leur entourage"

Les femmes ont moins de risques d'être victimes si elles ne se coupent pas elle même d'un entourage qui tente de les mettre en garde.

Les hommes qui frappent sont malades et ne font souvent que répéter un schéma qu'ils ont vécu étant petit (le père qui frappe la mère). Aux femmes, en règle général, de se responsabiliser et de dire STOP dès le premier coup reçu.

Mais arrêtons de faire passer les hommes pour des personnages potentiellement dangereux, c'est ridicule et ça ne fera rien avancer.

On a beau être responsables, adultes, actives, ça peut arriver à tout le monde. une première dispute qui dégénère puis des excuses, des mots d'amours mais avec la culpabilisation, "je t'aime trop, j'ai eu peur de te perdre, ne me fit plus jamais ça, tu sais bien que...". Vous y croyez, vous voulez l'aider, vous sentez un peu responsable de lui... Et puis ça recommence, il vous laisse des bleus mais c'est parce que vous l'avez énervé, parce qu'il était seul, il a bu et vous êtes rentrée trop tard à son goût...mais c'est de votre faute, il ne fallait pas le laisser seul....et ainsi de suite, jusqu'à son propre père, psychiatre reconnu qui vous dit de porter plainte contre lui pour arrêter la spirale. Les coups ce n'est pas tous les jours, c'est de temps en temps, c'est parfois aussi une punition pour ne pas avoir été "sage"...
Et puis un jour, longtemps après lors d'une discussion sur les femmes battues, vous osez dire "ça m'est arrivé" et les gens ne vous croient pas parce que vous êtes fortes, indépendantes, un peu grande gueule, alors vous n'en parlez plus parce que vous avez honte...

Portrait de Seven45
24/novembre/2011 - 10h59
ceuillette1 a écrit :

la seule solution? partir


Et faire une croix sur toutes celles qui sont parties .....et ont été tuées !....
Le plus souvent dans ce genre de "faits divers" ,elles étaient séparées ....

Portrait de Haydi
24/novembre/2011 - 10h58

Joli ;-)

Portrait de julie29
24/novembre/2011 - 10h20

l'autre jour, dans le magasine de la santé sur france 5, était invité un Mr qui battait sa femme. il a écrit un livre où il raconte, il l'a ecrit avec l'aide de son ex femme