Reporters sans frontières et une centaine de dirigeants de médias internationaux ont appelé à la "libération immédiate" du magnat hongkongais Jimmy Lai, "figure emblématique de la lutte pour la liberté de la presse", détenu depuis 2020 dans la métropole chinoise.
Le fondateur de l'Apple Daily, journal critique du pouvoir chinois contraint de fermer en 2021, risque "la prison à vie", s'alarme dans un communiqué l'ONG à l'origine de l'appel, signé par des directeurs de publication et des rédacteurs en chef de 42 pays, dont les prix Nobel de la paix russe Dmitri Mouratov et philippine Maria Ressa.
Ouvertement critique envers Pékin, Jimmy Lai doit être jugé en septembre pour "collusion avec des forces étrangères", infraction à la drastique loi sur la sécurité nationale imposée par Pékin après les manifestations pro-démocratie de 2019, passible d'une peine d'emprisonnement à perpétuité.
Il "purge déjà des peines pour avoir participé" à ces manifestions et pour des allégations de fraude, se voyant "régulièrement débouté de ses demandes de libération sous caution", rappelle RSF. En le ciblant, "le régime chinois a étendu ses tentatives de contrôle de l'information au-delà de ses frontières et en a fait un sujet de préoccupation pour le monde entier", estiment les signataires de l'appel, parmi lesquels le directeur du New York Times, A.G. Sulzberger, et celui du Monde, Jérôme Fenoglio.
Ces poursuites "s'inscrivent dans une vague de répression plus large", ajoutent-ils, exprimant leur "vive inquiétude quant à la rapide détérioration du climat de la liberté de la presse à Hong Kong". Les signataires appellent également à "la libération immédiate des 13 journalistes actuellement détenus", à "l'abandon des poursuites" contre "les 28 journalistes ciblés notamment par la loi sur la sécurité nationale depuis trois ans" et à des "mesures immédiates" pour rouvrir les médias comme Apple Daily et le site Stand News, victimes d'un gel de leurs avoirs et d'une vague d'arrestations en 2021. "Hong Kong est à présent une ville enfouie sous une chape de peur", a dénoncé le fils de Jimmy Lai, Sebastien, cité dans le communiqué.
Hong Kong occupe le 140e rang sur 180 pays au Classement mondial de la liberté de la presse établi par RSF en 2023, après avoir chuté de 122 places "en à peine 20 ans", selon l'ONG. La Chine se situe quant à elle au 179e rang.
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