19/06/2020 19:22

Trois ans après un reportage assurant que les femmes étaient "indésirables" dans un bar de Sevran, David Pujadas et Delphine Ernotte seront jugés pour diffamation - Vidéo

Trois ans après un reportage assurant que les femmes étaient "indésirables" dans un bar de Sevran, quatre personnes dont la présidente de France Télévisions et le présentateur du journal de France 2, sont renvoyées en procès pour diffamation, selon une ordonnance dont a eu connaissance vendredi l'AFP. Amar Salhi, le patron du Jocy Club de Sevran (Seine-Saint-Denis), avait déposé plainte pour diffamation en raison de la race et de l'origine contre la présidente de France Télévisions, Delphine Ernotte, le présentateur du journal, David Pujadas, la journaliste auteure du reportage, Caroline Sinz, et la militante Nadia Remadna, qui avait filmé en caméra cachée des clients de son établissement.

Tous les quatre ont été mis en examen et renvoyés devant le tribunal correctionnel de Paris, selon une ordonnance rendue le 3 juin.

En matière de diffamation, la mise en examen est quasi automatique et les débats de fond se déroulent à l'audience. Le 7 décembre 2016, France 2 avait diffusé au JT de 20H00 un reportage dans lequel deux militantes féministes de la "Brigade des mères" s'aventuraient en caméra cachée dans ce bar-PMU, pour dénoncer les lieux publics où les femmes seraient "indésirables".

"Dans ce café il n'y a pas de mixité", "on est à Sevran, pas à Paris (..) Ici, c'est une mentalité différente, c'est comme au bled", leur assènent des clients. "Aller dans un bar, ici, c'est braver un interdit pour une femme", dit la voix off. Le sujet agite très vite les réseaux sociaux, où certains érigent le lieu en symbole de la mainmise supposée des islamistes sur les banlieues. Les caméras du monde entier se succèdent devant ce café français supposément "interdit" aux femmes.

Dans les semaines qui suivent, plusieurs médias publient toutefois des contre-enquêtes montrant que les femmes ne sont pas plus bannies du Jockey Club que les jeux d'argent ou l'alcool. Avec ce procès, dont la date n'a pas encore été fixée, Amar Salhi, qui a fini par fermer son établissement, espère pouvoir "retrouver son honneur".

"Ca a été affreux. Ca a changé ma vie, j'ai perdu beaucoup de choses. Ils m'ont assassiné", dit cet homme de 62 ans. Sollicité par l'AFP, le groupe France Télévisions a indiqué ne "pas faire de commentaires car la procédure est en cours".

Pour Me Farid Bouzidi, l'avocat du patron du bar, ce reportage est "une supercherie", "un reportage en caméra caché pour dénoncer des faits que l'on savait faux". "La journaliste de France 2 n'est jamais allée sur place", dénonce-t-il.

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Vos réactions

Portrait de HELLO
21/juin/2020 - 15h59

Je me souviens de ce reportage : caricatural, orienté, racoleur...! Honteux

J'ai été choquée  par cette stigmatisation infondée.

Il y a des endroits, en tant que femme, où je ne mettrais pas les pieds. C'est une question de bon sens !

Vous avez, dans des villages bien français, des bars où se retrouvent des chasseurs, des rugbymen, des footballeurs avinés au comptoir. Une clientèle essentiellement masculine.

D'instinct j'ai rebroussé chemin! En tant que femme je n'y avais pas ma place, j'ai  pu boire un café dans un autre endroit plus approprié! Sans attirer une aussi grande attention....! Pas de danger mais un malaise ressenti immédiatement!

 

Portrait de mouvrini
20/juin/2020 - 08h24

Je connais ce bar il a jamais été interdis au femme 

Portrait de 550 Stuzen CZ
19/juin/2020 - 20h46

Pinaise ! je vais devoir défendre Ernotte et France TV.   smiley