13/10/2012 11:02

Lettre de Patrice Alègre: Relaxe requise pour l'animateur Karl Zéro

La relaxe de Karl Zéro et d'un journaliste du "Vrai journal", jugés pour avoir illégalement obtenu une lettre du tueur en série Patrice Alègre, lue à l'antenne par l'animateur le 1er juin 2003, a été requise vendredi devant le tribunal correctionnel de Paris.

Dans un courrier daté du 29 mai 2003, envoyé depuis sa prison, Patrice Alègre, condamné en 2002 à la réclusion criminelle à perpétuité, reconnaissait les meurtres d'une prostituée et d'un travesti en 1992.

Il mettait en cause l'ancien maire de Toulouse Dominique Baudis et le magistrat Marc Bourragué, les désignant comme commanditaires de ces crimes. De fausses accusations au sujet desquelles il s'était rétracté peu après. Dans son réquisitoire, le procureur a estimé ne pas disposer des éléments permettant d'affirmer que cette lettre a été transmise illégalement.

Lors de cette audience où a resurgi le contexte de l'époque, neuf ans après, le journaliste de l'agence Capa Gadh Charbit a expliqué que "l'idée d'une sortie illégale de cette lettre" ne l'avait pas effleuré, mais qu'il s'était en revanche attaché à authentifier le courrier. Il a expliqué que cette lettre lui avait été remise en main propre dans un lieu public à Toulouse par l'une de ses sources.

Refusant de dire de qui il s'agissait, il a affirmé qu'il ne s'agissait pas de l'avocat de Patrice Alègre, contrairement à l'hypothèse émise par son propre conseil. L'animateur Karl Zéro a quant à lui expliqué que les dirigeants et le service juridique de Canal+ s'étaient réunis pour discuter de l'opportunité de lire cette lettre à l'antenne.

Rappelant que M. Baudis était alors à la tête du Conseil supérieur de l'audiovisuel, et avait selon lui "droit de vie ou de mort" sur l'antenne de Canal+, il a expliqué qu'"on ne fait pas ça à la légère".

A ce moment-là, l'animateur pensait que MM. Baudis et Bourragué allaient "avoir de gros ennuis judiciaires". Leurs noms n'avaient alors pas été diffusés à l'antenne, alors que d'autres médias l'avaient fait, a souligné l'avocat de Karl Zéro, Me Olivier Baratelli. Me Laurent de Caunes, conseil de Marc Bourragué, a quant à lui rappelé la "succession de fables calomniatrices" à l'époque, les "accusations complètement délirantes" de deux prostituées sur des "partouzes" impliquant des magistrats et Patrice Alègre, des "soirées SM", "des enfants sacrifiés". Un "tourbillon", a-t-il résumé, dont le "point culminant" était selon lui "la tribune donnée par Karl Zéro à Patrice Alègre".

Il a demandé un euro de dommages et intérêts. Les avocats des prévenus, plaidant la relaxe, ont tout deux dénoncé "l'obstination procédurale" de Marc Bourragué, demandant sa condamnation pour procédure abusive. Dominique Baudis s'était quant à lui désisté de son action.

Pour Me William Bourdon, conseil de Gadh Charbit, M. Bourragué vient "par effraction braconner" lors d'une "opération de victimisation publique qui aujourd'hui fait long feu et va échouer". Karl Zéro a expliqué au tribunal que cette affaire l'a conduit à "une éclipse" de sa carrière "depuis un certain temps".

Alors qu'il avait poursuivi Dominique Baudis pour son livre "Face à la calomnie" en diffamation, il a expliqué qu'il avait dû retirer sa plainte à la demande du patron de Canal+. Car selon son avocat, M. Baudis avait demandé la "tête" de l'animateur à Bertrand Méheut.

Jugement le 16 novembre.

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Vos réactions

Portrait de Koro
22/octobre/2012 - 03h04

Une bonne nouvelle 

Portrait de Ridley
15/octobre/2012 - 00h00

Tant mieux pour lui