26/01/2012 15:29

Les producteurs de musique indépendants pas opposés à une évolution d'Hadopi

Les producteurs de musique indépendants ne sont pas opposés à une évolution d'Hadopi si le dispositif continue d'assurer la protection de la propriété intellectuelle à travers la réponse graduée, tout en jugeant le concept de licence globale "obsolète", ont-ils indiqué mercredi.

"Nous considérons que la licence globale est une mesure obsolète et dépassée, car le consommateur a désormais accès à une offre légale riche et diversifiée", a déclaré le directeur général de l'Union des producteurs phonographiques indépendants (UPFI), Jérôme Roger, lors d'un point presse.

Il est en outre "important que la réponse graduée reste un repère" pour renforcer le "consentement à payer" des consommateurs, a-t-il ajouté.

"Cela n'empêche pas que la riposte graduée puisse évoluer", qu'on puisse "aborder le thème de façon différente sans casser les principes de protection de la propriété intellectuelle", a estimé Stephan Bourdoiseau, le président de l'UPFI, qui avait rencontré plus tôt dans la matinée des représentants du PS.

François Hollande a affirmé qu'il supprimerait la loi Hadopi s'il était élu et la remplacerait par une loi sur "l'exception culturelle".

"Nous attendons des candidats à la présidentielle 2012 des réponses claires et ambitieuses qui soient à la hauteur des défis que la filière musicale a su relever", a souligné M. Roger.

Les producteurs indépendants jugent notamment essentiel un soutien à la production locale, au moment où la musique est "est en passe de réussir" sa conversion numérique.

Pour ce faire, ils soutiennent la mise en place d'un Centre national de la musique (CNM), dont la création doit être annoncée officiellement samedi par la ministre de la Culture Frédéric Mitterrand au Midem à Cannes.

Ils souhaitent que les aides à la musique enregistrée distribuées dans ce cadre soient fondées sur "un équilibre entre l'instauration d'un droit de tirage et une aide sélective", comme c'est actuellement le cas pour le cinéma et le spectacle vivant.

Ils réclament également la pérennisation "au moins jusqu'en 2016" du crédit d'impôt à la production phonographique mis en place en 2006 et qui vient normalement à échéance fin 2012.

En 2010, l'ensemble des revenus des producteurs phonographiques issus de la production d'albums réalisés en France était évalué à 181 millions d'euros, alors que les coûts variables et fixes étaient estimés à 213,4 millions d'euros, selon l'UPFI.

 

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