Antisémitisme : Colère et demande de sanctions contre Julien Théry, Prof à l’Université Lyon II, qui publie une liste de personnalités juives, qualifiées de "génocidaires à boycotter" - Vidéo

Julien Théry, professeur d’histoire médiévale à l’Université Lumière Lyon II vient de provoquer une nouvelle polémique au sein de l’établissement sur fond d'antisémitisme. Sur les réseaux sociaux, l’enseignant a publié une liste de 20 personnalités, pour la plupart de confession juive, qualifiées de « génocidaires à boycotter ».

Parmi les noms figurent notamment Yvan Attal, Michel Boujenah, Raphaël Enthoven ou Yonathan Arfi, président du CRIF. Cette liste a été repérée par la Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (Licra), qui parle d’une posture « ignominieuse » et d’un appel explicite à la discrimination.

L’université a condamné « avec la plus grande fermeté » cette publication, soulignant qu’elle ne reflétait en rien les valeurs de l’établissement.

Julien Théry, qui ne représentait pas officiellement l’institution, revendique de son côté son droit d’expression tout en maintenant ses propos. Pour la direction, « nous nous désolidarisons complètement », et des mesures disciplinaires sont annoncées dans les meilleurs délais.

L’affaire intervient dans un contexte déjà tendu à Lyon II : en avril dernier, un cours du géographe Fabrice Balanche avait été interrompu par des étudiants, évoquant « l’islamogauchisme » aux côtés de l’université.

Le campus, qui traverse une mauvaise passe financière, doit en outre faire face à des critiques politiques quant à ses fonds régionaux.

Dans une déclaration publique, l’ancien président de la Région, Laurent Wauquiez, a dénoncé un « antisémitisme ordinaire d’extrême gauche dans nos universités », expliquant avoir suspendu les financements régionaux à Lyon II. Le Ministère de l’Enseignement supérieur a d’ores et déjà été saisi.

La Licra estime que l’appel au boycott de personnes physiques en raison de leur appartenance réelle ou présumée confère un caractère d’infraction à la liberté et à l’égalité. Pour sa part, l’université affirme que l’enseignant exerçait à titre individuel, sans mandat de représentation.

Des sanctions disciplinaires sont attendues : celles-ci pourraient aller de l’avertissement à la suspension voire la révocation.

Une enquête est annoncée par l’établissement, et plusieurs personnalités citées dans la liste envisagent un recours pour diffamation. Certains juristes soulignent que l’enseignant pourrait être poursuivi pour incitation à la haine ou discrimination raciale, selon les articles du Code pénal.