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Accusés de pencher à gauche, fragilisés économiquement, France Télévisions, Radio France et tout l'audiovisuel public font l'objet d'une commission d'enquête parlementaire qui démarre demain

Accusés de pencher à gauche, fragilisés économiquement, France Télévisions, Radio France et tout l'audiovisuel public font l'objet d'une commission d'enquête parlementaire qui démarre demain et examinera jusqu'en mars leur "neutralité", leur "fonctionnement" et leur "financement".

"C'est la première fois qu'il y a une commission d'enquête sur l'audiovisuel public à l'Assemblée nationale", se félicite auprès de l'AFP son rapporteur, Charles Alloncle, député du groupe UDR d'Eric Ciotti. C'est ce groupe, allié du Rassemblement national (RN), qui a souhaité créer cette commission dans la foulée de l'affaire Thomas Legrand/Patrick Cohen.

Ces deux journalistes du service public ont été accusés de connivence avec le Parti socialiste après la diffusion, début septembre, d'une vidéo les montrant au restaurant avec deux de ses responsables. M. Alloncle dit vouloir mener "un travail de transparence au nom des Français" pour évaluer "l'utilisation de leurs impôts" par l'audiovisuel public et le respect de son "obligation de neutralité", qui a selon lui connu "des entorses".

Cela passe par un programme "extrêmement dense", avec "au minimum une cinquantaine d'auditions" jusqu'à début mars, pour une remise du rapport espérée quelques semaines plus tard. Martin Ajdari, le président de l'Arcom, le régulateur du secteur, ouvrira le bal mardi.

Les patronnes de France Télévisions et Radio France, Delphine Ernotte Cunci et Sibyle Veil, seront respectivement reçues les 10 et 17 décembre.

Thomas Legrand et Patrick Cohen sont également au programme de ces auditions tous azimuts. M. Alloncle souhaite aussi entendre la présentatrice du 20h00 de France 2 Léa Salamé, dont le compagnon Raphaël Glucksmann est un candidat potentiel de la gauche pour la présidentielle de 2027, "peut-être" les animateurs Julien Lepers et Patrick Sébastien, écartés de France Télévisions par Mme Ernotte Cunci, et même l'ancien président de la République François Hollande.

En 2024, un ex-patron du CSA (ancêtre de l'Arcom), Olivier Schrameck, avait déclaré que M. Hollande lui avait déconseillé "deux noms" de potentiels candidats à la présidence de France Télévisions quand il était chef de l'Etat. Or, en théorie, l'Elysée n'intervient pas dans cette nomination. A gauche, on redoute une "instrumentalisation politique".

"C'est une commission d'enquête contre l'audiovisuel public et pas sur l'audiovisuel public!", a tonné la députée écologiste Sophie Taillé-Polian, qui en sera l'un des quatre secrétaires, sur le site de la chaîne de télévision LCP.

M. Alloncle s'en défend: "Je ne suis pas là pour être le porte-parole d'une crèmerie", assure-t-il, en jugeant que la "sous-représentation chronique de certains partis" sur des antennes de l'audiovisuel public concerne aussi bien le RN que La France insoumise (LFI).

La commission sera présidée par le député Jérémie Patrier-Leitus (Horizons), qui dit à l'AFP vouloir "tout faire pour qu'elle ne soit pas dévoyée".

"Ce n'est pas le lieu de la politique spectacle ni un tribunal, il ne s'agit pas de faire le procès de l'audiovisuel public", insiste-t-il. Cette commission s'ouvre dans une période très tendue pour le service public, que la ministre Rachida Dati veut regrouper sous une holding commune.

L'affaire Legrand-Cohen a été le catalyseur d'une guerre ouverte avec les médias privés CNews, Europe 1 et le Journal du dimanche (JDD). Ces derniers ont vu dans cette affaire un signe de partialité du service public en faveur de la gauche.

France Télévisions et Radio France ont contre-attaqué en poursuivant ces médias en justice pour "dénigrement" début novembre.

Et mi-septembre, Mme Ernotte Cunci a qualifié CNews de "chaîne d'extrême droite" dans un entretien au Monde.

Outre les critiques sur sa neutralité, l'audiovisuel public s'inquiète pour ses finances car la dotation de l'Etat va baisser, en raison du contexte budgétaire difficile. Fin septembre, un rapport de la Cour des comptes a conclu que France Télévisions était dans une "situation financière critique".

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Vos réactions

Portrait de KenShiro
24/novembre/2025 - 23h51

Ils penchent pas à gauche, ils sont à minima de gauche et voir de plus en plus d'extrême gauche, dans la majorité. Et ça fait de la propagande, avec l'argent du contribuable. 

Portrait de BREIZ Mike
24/novembre/2025 - 21h45

Cela fait plusieurs dizaines d'années que France Inter est à gauche. 

Portrait de Humblement
24/novembre/2025 - 20h47

Les Français n'en peuvent plus de ces ringards socialistes.