Attaque sur l'Ile d'Oléron: Le suspect "a déclaré vouloir s'immoler" - Il était sous l'emprise du cannabis et s'était converti à l'islam" - Le parquet national antiterroriste ne se saisit pas

18h10: Arnaud Laraize, procureur de la République de La Rochelle, fait le point sur l'enquête et les faits.

Le suspect a "percuté deux cyclistes et trois piétons" sur deux communes de l'île d'Oléron. Hier matin, l'homme a interpellé à 9h20 alors qu'il tentait de prendre la fuite.

Après son interpellation, l'homme a été rapidement été placé en garde à vue pour "tentative de meurtres", rappelle-t-il.

Les trois personnes en urgence relative ont quitté l'hôpital. La situation médicale des deux autres victimes "reste particulièrement préoccupante", assure le procureur.

Il n'y avait "aucun suivi judiciaire au moment des faits" et le suspect était "inconnu des services de renseignement" avant l'attaque. Une "lame de couteau de 35 cm" et une "bonbonne de gaz" ont été retrouvés sur le siège passager de la voiture.

"Un téléphone a été retrouvé, mais gravement endommagé", et d'ajouter que "des écrits religieux, de religion musulmane, ont été retrouvés dans sa caravane". Il n'y a pourtant "pas de dimension jihadiste" dans ses actes, selon Arnaud Laraize. "Il a déclaré s'être converti à l'islam"

Lors de sa garde à vue, le suspect n'a évoqué "aucune aide extérieure pour son passage à l'acte". Quant à la qualification terroriste des faits, en dépit d'un mode opératoire relativement préparé, "le Parquet national antiterroriste n'a pas déterminé de lien avec des organisations terroristes" et n'a pas retenu sa compétence mais reste en observation.

Il y a eu une "altération" mais pas une "abolition" du discernement de l'auteur des faits, selon l'expertise psychiatrique, annonce le procureur.

Le suspect, décrit comme polytoxicomane, était sous l'emprise du cannabis au moment des faits, indique Arnaud Laraize.

"La préméditation est à retenir pour le parquet", affirme le procureur, précisant qu'il va demander l'ouverture d'une information judiciaire demain matin en vue d'une mise en examen pour le chef de tentatives d'assassinats.

Sa garde à vue se terminera demain à 9h20, indique le procureur.

15h12: Le parquet de La Rochelle déclare ce jeudi que "le parquet national antiterroriste a décidé de ne pas retenir sa compétence". "Le parquet de La Rochelle continue en conséquence à diriger les investigations en cours menées par la Section de recherche de Poitiers et la DZPN de Bordeaux", poursuit le procureur de la République, dans un communiqué.

12h13: Le suspect est resté peu loquace lors de ses premières heures de garde à vue, a déclaré jeudi à l’AFP une source proche de l’enquête, qui fait état d’« interrogations sur son état psychiatrique ». L’homme a été examiné par un psychiatre, ce qui n’est pas le cas de toutes les personnes placées en garde à vue, souligne cette source.

Le parquet de La Rochelle a ouvert une enquête pour « tentatives d’assasinats » et le Parquet national antiterroriste (Pnat) n’était « à ce stade » pas saisi. Le Pnat a déclaré jeudi à l’AFP être toujours « en observation » du dossier.

Les enquêteurs cherchent à comprendre les motivations du mis en cause.

« Il y a des références religieuses chez lui assez claires, assez explicites », a reconnu le ministre de l’Intérieur, laissant néanmoins à la justice le soin de qualifier ce « périple meurtrier » de « terroriste » ou non.

10h25: Le point sur ce que l'on sait

Le conducteur, qui a blessé volontairement cinq personnes mercredi sur l’île d’Oléron puis crié « Allah Akbar », a passé une première nuit en garde à vue, l’enquête se concentrant jeudi sur le profil de ce marginal, entre possible autoradicalisation et interrogations sur son état psychiatrique.

Âgé de 35 ans et connu pour des problèmes d’alcool, le mis en cause a percuté délibérément cinq piétons ou cyclistes mercredi matin au volant de son véhicule, deux d’entre eux grièvement: une jeune femme de 22 ans, collaboratrice du député du Rassemblement national de Charente-Maritime, Pascal Markowsky, et un cycliste âgé de 69 ans.

Leur pronostic vital n’était « plus engagé » jeudi, a déclaré le ministre de l’Intérieur, Laurent Nuñez, au micro de France Inter, même s’ils restent « en urgence absolue » avec des « blessures extrêmement graves ».

Le pêcheur et fils de pêcheur, qui résidait dans un mobil-home à Saint-Pierre d’Oléron, était connu pour des délits de droit commun, mais pas surveillé par les services de renseignement pour une éventuelle radicalisation, avait indiqué mercredi Laurent Nuñez en se rendant sur les lieux du drame.

Après avoir mis le feu à son véhicule, il a crié « Allah Akbar » (Dieu est le plus grand) au moment de son interpellation par les gendarmes, qui l’ont neutralisé à l’aide d’un pistolet à impulsion électrique.

08h40: Laurent Nuñez donne des nouvelles des blessés graves, une femme de 22 ans et un cycliste de 69 ans. « Ils sont toujours en urgence absolue, selon des informations communiquées ce matin par les enquêteurs. Le pronostic vital n’est plus engagé, mais ça reste des blessures extrêmement graves, notamment pour cette jeune femme qui a de multiples traumatismes », détaille le ministre de l’Intérieur sur France Inter.

Laurent Nuñez évoque un « périple meurtrier très grave ». « Personne ne minimise ces faits », poursuit-il. Bien que le conducteur ait crié « Allah Akbar » au moment de son interpellation, le parquet national antiterroriste (PNAT) ne s’est « pas saisi à ce stade ». Le ministre de l’Intérieur l’atteste : « Personne ne nie qu’il a crié Allah Akbar, il y a des références religieuses chez lui, assez claires et explicites ».

07h22: Le maire de Saint-Pierre d’Oléron, Christophe Sueur, a précisé que l’habitant de sa commune était connu des services de police pour de «nombreux dérapages», «notamment en raison de sa consommation régulière de drogues et d’alcool». L’édile décrit cet homme qui habitait dans un mobile home comme «un personnage», «quelqu’un qui vivait seul, avait une vie très isolée».

Son homologue de Dolus-d’Oléron précise qu’il s’agit d’un pêcheur, lui-même fils de pêcheur. Selon des «échos officieux», «il avait l’intention de passer à l’acte dès la journée d’hier [mardi] et c’est son manque de courage qui l’en a empêché», affirme l’élu.Au moment de son interpellation, au cours de laquelle les policiers ont dû le neutraliser à l’aide de pistolets à impulsion électrique alors qu’il tentait d’enflammer son véhicule, le trentenaire a crié «Allah Akbar», selon le parquet de La Rochelle. Il n’était «pas connu des services de renseignement au titre de la radicalisation, de quelque nature qu’elle soit», a déclaré le ministre de l’Intérieur.