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Le groupe média suisse Ringier a annoncé vendre sa division hongroise, incluant le tabloïd le plus lu de Hongrie, Blikk, au groupe Indamedia, considéré comme proche du parti au pouvoir

Le groupe média suisse Ringier a annoncé  vendre sa division hongroise, incluant le tabloïd le plus lu de Hongrie, Blikk, au groupe Indamedia, considéré comme proche du parti au pouvoir, Fidesz. Depuis le retour au pouvoir du Premier ministre nationaliste Viktor Orban en 2010, de nombreux médias indépendants ont soit cessé leurs activités soit été rachetés par ses alliés et transformés en organes pro-Fidesz, tandis que les médias publics ont été contraints de suivre la ligne du gouvernement.

L'annonce de la vente intervient à moins de six mois des élections législatives en Hongrie, pour lesquelles les sondages donnent l'opposition en tête.

Blikk est le journal le plus lu de Hongrie et l'un des cinq principaux sites d'information dans le pays d'Europe centrale de 9,5 millions d'habitants, atteignant environ 3 millions de lecteurs en ligne chaque mois, selon l'Autorité nationale des médias et des communications (NMHH).

La transaction a été conclue jeudi, a précisé Ringier. Outre Blikk, elle inclut notamment le journal du dimanche Vasarnapi Blikk, un portail de santé ainsi que des magazines féminins et lifestyle ou encore le magazine automobile Auto Bild. Le leader de l'opposition Peter Magyar a dénoncé cette vente.

"Orban et ses alliés sont tellement terrifiés à l'idée de perdre les élections qu'ils ne cherchent même plus à sauver les apparences", a-t-il écrit sur Facebook, ajoutant: "Ils dépensent des centaines de milliards d'argent public en propagande et écrasent la presse indépendante".

Bien qu'Indamedia ne fasse pas partie de la Fondation de la presse et des médias d'Europe centrale (KESMA), un groupe médiatique pro-Fidesz, il est néanmoins considéré comme proche du parti au pouvoir.

Sa publication phare, Index, a fait la une des médias internationaux en 2020, après la démission collective de la rédaction qui dénonçait des pressions quelques mois après qu'un puissant homme d'affaires pro-Orban a acquis une participation de 50% dans Indamedia.

Ces dernières années, Index a publié plusieurs articles critiques des figures de l'opposition hongroise, dont M. Magyar, s'appuyant sur des sources anonymes ou des documents dont l'authenticité est contestée.

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