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Le magazine satirique la Furia, cofondé par le Youtubeur d'extrême droite Papacito, a dénoncé une "censure" après le retrait de son agrément par la Commission paritaire des publications de presse

Le magazine satirique la Furia, cofondé par le Youtubeur d'extrême droite Papacito, a dénoncé une "censure" après le retrait de son agrément par la Commission paritaire des publications de presse (CPPAP), qui le prive d'avantages dont bénéficient les journaux. Ce retrait avait été dévoilé en juillet par le média spécialisé La Lettre, mais n'avait jusque-là pas été commenté par la Furia, qui a lancé jeudi une campagne de soutien sur les réseaux sociaux.

"Il y a une volonté de censure", a déclaré à l'AFP Laura Magné, directrice et cofondatrice du trimestriel, qui voit dans ce retrait "une décision politique". Selon le magazine, le retrait, qu'il conteste en justice, est intervenu après trois plaintes en avril des associations SOS Racisme et SOS Homophobie. Elles dénonçaient des "propos racistes, sexistes et LGBTphobes" dans deux numéros et ont alerté la CPPAP.

Ces plaintes ont finalement été "classées sans suite", selon Laura Magné. Sollicitée par l'AFP, la CPPAP n'a pas donné suite dans l'immédiat. Selon un document publié sur le réseau social X par un des auteurs de la Furia, Laurent Obertone, cette commission a justifié le retrait par le fait que "de nombreux contenus" du magazine "sont susceptibles de faire l'objet de poursuites pénales", ce qui lui retire son "caractère d'intérêt général". L

a CPPAP est composée à parité de représentants de l'Etat et de professionnels de la presse. Son agrément permet de bénéficier des avantages du régime économique de la presse: TVA réduite, tarifs postaux privilégiés et aides (que la Furia ne demandait pas).

Outre la fin de ces avantages, le retrait de l'agrément va entraîner "des pertes de vente" pour le magazine, a estimé Mme Magné: "Certains points de vente ne prennent que les (journaux avec) agréments CPPAP, parce qu'ils n'ont pas la place".

Interrogé par l'AFP, le président de SOS Racisme, Dominique Sopo, s'est dit satisfait du retrait de l'agrément:

"L'expression de la haine - récurrente dans les numéros de Furia - est un critère qui exclut fort heureusement des aides publiques auxquelles cet agrément donne droit." Ce retrait est "une satisfaction", a abondé Julia Torlet, présidente de SOS Homophobie, en pointant "des propos infamants". Mme Magné a objecté que le magazine était basé sur "la satire" et le fait de "rire de tout, de toutes les communautés": "On est dans la provocation, dans l'outrance", a-t-elle dit.

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