
Rembourser des séances de psy, former les entraîneurs ou accompagner les athlètes en fin de carrière: un "plan d'actions" dédié à la santé mentale dans le sport vient d'être lancé par plusieurs grandes instances du secteur, dont les comités olympique et paralympique.
"Non seulement ce sujet ne doit plus être tabou, mais il est un sujet clé, qui doit être reconnu et assumé comme tel dans l'accompagnement des athlètes", écrivent dans un document consulté par l'AFP les Comités olympique (CNOSF) et paralympique (CPSF), l'Institut national du sport, de l'expertise et de la performance (Insep) et l'Agence nationale du sport (ANS), bras armé de la politique sportive, notamment concernant le haut niveau.
Vendredi se tient la journée mondiale de la santé mentale, et la France a également décrété la santé mentale "grande cause nationale" pour 2025.
Pour Amélie Oudéa-Castéra, présidente du CNOSF, "il ne faut pas, dans la haute performance, penser gagner à n'importe quel prix."
"Et l'importance est aussi d'agir à la fois pendant et après la carrière" des athlètes, résume-t-elle à l'AFP.
La première mesure de ce plan vise à "soutenir financièrement l'accès aux consulations pour les sportifs qui en ont besoin".
"Aujourd'hui, on a déjà 41 athlètes qui bénéficient d'aides déployées par l'ANS, et on veut pouvoir monter en puissance en mobilisant des moyens complémentaires" - puisés par exemple dans l'excédent généré par les Jeux olympiques de Paris en 2024, qui avait totalisé 76 millions d'euros - l'idée étant de rembourser "à peu près cinq séances de psy par an, avec un plafond de 70 euros" par séance, détaille Mme Oudéa-Castéra.
L'objectif est également d'"améliorer le référencement des praticiens" sur le portail dédié aux athlètes, "en fonction de leurs besoins mais aussi du territoire dans lequel ils vivent ou s'entraînent".
Un autre axe est d'"accentuer" la sensibilisation dans l'encadrement des sportifs, "en renforçant les contenus des formations pour les diplômes fédéraux" et en proposant "du contenu pédagogique en ligne afin d'intégrer pleinement la dimension mentale dans l'entraînement pour prévenir les risques psychologiques".
Lors des Jeux olympiques, le plan prévoit aussi d'"ancrer le rôle des +welfare officiers+", soit des psychologues diplômés qui "seront désormais systématiquement aux côtés des athlètes de la délégation et pourront être sollicités pendant toute la durée des Jeux".
Enfin, la fin de carrière pouvant être "particulièrement éprouvante d'un point de vue psychologique", la dimension mentale sera intégrée à un dispositif actuellement en test à l'Insep, intégrant "des bilans complets, une évaluation du bien-être mental et psychologique et une proposition de suivi psychologique".
Vos réactions
Réagissez
Nouveau ?
Inscrivez-vousDéjà membre ?
Mot de passe oublié ?