
L’ONG autrichienne Noyb a déposé une plainte en Lituanie contre la société Whitebridge AI, accusée de collecter et de vendre illégalement des données personnelles sensibles à travers « des rapports de réputation » générés par intelligence artificielle.
« La quantité de données personnelles traitées par Whitebridge AI est effrayante, comme le reconnaît l’entreprise elle-même dans sa publicité », souligne dans un communiqué Aitana Pallas, juriste chez Noyb (« None of your business », « Ce ne sont pas vos affaires »).
Whitebridge AI propose à ses clients de « tout savoir sur n’importe qui en ligne », y compris eux-mêmes. Ses rapports incluent des données extraites automatiquement de réseaux sociaux et de moteurs de recherche.
Ils contiennent aussi des informations générées par l’intelligence artificielle, comme des traits de personnalité supposés ou des contenus sensibles sur les opinions politiques, la religion ou les antécédents judiciaires supposés.
« Whitebridge AI a un modèle commercial douteux, fondé sur la peur et l’ignorance » qu’a le grand public « des droits numériques », estime Lisa Steinfeld, une autre juriste chez Noyb.
Noyb explique que deux plaignants ont payé pour recevoir un rapport sur eux et qu’il contenaient des mises en garde pour « nudité sexuelle » et « contenu politique dangereux ». Leur demande de rectification est restée lettre morte.
La plainte cite plusieurs violations du Règlement européen sur la protection des données (RGPD) portant sur leur traitement, leur droit d’accès et de rectification. Chaque Européen a le droit d’accéder gratuitement à ses données personnelles, mais Whitebridge ne répondrait pas.
L’ONG demande à l’autorité lituanienne de protection des données de la contraindre à le faire, de mettre fin au traitement illégal des données et d’imposer une amende.
Noyb est à l’origine de centaines de plaintes contre les acteurs du numérique, qui se sont soldées par des milliards d’euros d’amendes.
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