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L'écrivain russe exilé Boris Akounine, récemment condamné à 14 ans de prison notamment pour son opposition à la guerre contre l'Ukraine, a mis en garde contre la répression rampante

L'écrivain russe exilé Boris Akounine, récemment condamné in absentia à 14 ans de prison notamment pour son opposition à la guerre contre l'Ukraine, a mis en garde contre la répression rampante qui menace selon lui jusqu'en Occident. "Ne répétez pas nos erreurs", a dit l'écrivain de 69 ans devant des diplomates réunis en marge du Conseil des droits de l'homme à l'ONU à Genève.

Opposant de longue date au pouvoir de Vladimir Poutine, Boris Akounine (Grigori Tchkhartichvili de son vrai nom), a été condamné in absentia en juillet à 14 ans de détention par un tribunal militaire qui l'a reconnu coupable notamment de "soutien à une activité terroriste" pour ses commentaires sur la guerre lancée contre l'Ukraine et de "justification du terrorisme" pour un message sur Telegram par lequel il se disait en 2024 favorable à une "révolution" en Russie.

S'exprimant au côté de la Bélarusse Svetlana Alexievitch, prix Nobel 2015 de littérature dont les livres ont été interdits en Russie, il a décrit le lent "étouffement de la culture" mis en oeuvre durant des années par le pouvoir russe. Maintenant, a-t-il affirmé, "il semble que cela commence à se produire aussi aux Etats-Unis".

"Ne le permettez-pas !", a-t-il ajouté. La rapporteure spéciale des Nations unies sur la situation des droites de l'homme en Russie, Mariana Katzarova, a déclaré au Conseil des droits de l'homme que 50 professionnels des médias étaient actuellement derrière les barreaux dans le pays, ce qui en fait "le troisième pays au monde pour le nombre de journalistes en prison".

Elle a décrit un pays se trouvant sur une "trajectoire alarmante", où l'Etat restreint systématiquement la liberté d'expression et les autres droits de manière à "écraser l'espace civique, réduire les médias au silence, démanteler le domaine professionnel du droit, éliminer l'opposition politique, supprimer la culture et fausser la vérité historique".

Bporis Akounine a souligné que l'attaque contre la libre expression avait commencé en Russie bien avant que le pays ne lance son invasion à grande échelle de l'Ukraine il y a trois ans et demi.

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