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Le Parquet national antiterroriste demande un procès aux assises spéciales pour Emilie König, djihadiste française présentée comme une «véritable égérie» du groupe État islamique, et qui a passé dix ans en Syrie

Le Parquet national antiterroriste (Pnat) a demandé un procès aux assises spéciales pour Emilie König, djihadiste française présentée comme une «véritable égérie» du groupe État islamique, et qui a passé dix ans en Syrie, dont cinq détenue, a appris l'AFP de source proche du dossier.

Selon des éléments de son réquisitoire définitif obtenus par l'AFP, le Pnat reproche à cette femme née en 1994 à Lorient d'être sciemment restée sur place pendant les pires exactions de l'EI en zone irako-syrienne, et d'y avoir agi comme «recruteuse, entremetteuse et propagandiste».

Après une radicalisation progressive, Emilie König, aujourd'hui âgée de 40 ans, était partie en Syrie en 2012, sans ses deux enfants nés en France, pour rejoindre un homme épousé religieusement, issu d'une filière jihadiste nîmoise, et tué par la suite dans une offensive de l'EI. Sur place, elle a trois autres enfants nés en 2015 et 2017, «répondant au projet social et démographique prôné par l'EI» selon le parquet.$

En 2014, l'ONU la place sur sa liste des combattants les plus dangereux, relevant notamment des vidéos où elle s'entraînait au maniement d'un fusil, adressait des messages de propagande à ses enfants, et encourageait «à commettre des actes violents» dans l'Hexagone contre des institutions ou des épouses de militaires.

Fin 2017, au moment où l'EI est en pleine déroute en zone irako-syrienne, Emilie König est arrêtée par les forces kurdes en Syrie qui la placent dans un camp de prisonniers jihadistes du Nord-Est de la Syrie.

Rencontrée par l'AFP dans le camp de Roj en avril 2021, soit trois mois après le départ de ses enfants vers la France où ils ont été placés, elle disait vouloir «reprendre une vie professionnelle» et récupérer ses enfants, exprimait des «regrets», tout en imaginant échapper à la prison, car elle n'aurait «pas de sang sur les mains».

Début juillet 2022, elle a été rapatriée parmi un groupe de 16 mères françaises, lors d'un premier retour massif de femmes et d'enfants français depuis la chute en 2019 du «califat» de l'EI.

Si la juge d'instruction saisie du dossier entérine ce procès, Emilie König pourrait être jugée avec son amie Sterenn D., présentée comme acquise à l'idéologie jihadiste et qui lui aurait assuré depuis la France «un véritable appui logistique et financier au long cours».

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Vos réactions

Portrait de Néo-Antinem-64
15/septembre/2025 - 20h24

Immonde traitresse à la nation...j'imagine qu'elle recoit des aides aujourd'hui pour vivre. C'est a degueuler, jamais on ne devrait "reprendre" ces femmes.

Portrait de GLGD
15/septembre/2025 - 16h17

En rejoignant l'EI, elle a confirmé que la France n'était plus sa patrie, et son retour ici n'était donc pas un rapatriement. Plutôt que d'organiser des assises spéciales, c'était les forces spéciales qu'il fallait lui envoyer là-bas.