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Disparition de Tiphaine Véron en juillet 2018 au Japon: Sa famille a exhorté les autorités à explorer la piste criminelle écartée jusqu’ici par les enquêteurs

La famille de Tiphaine Véron, volatilisée mystérieusement au Japon il y a tout juste sept ans, a exhorté les autorités nippones à explorer la piste criminelle écartée jusqu’ici par les enquêteurs, en s’appuyant sur de nouveaux éléments concernant sa géolocalisation.

Cette assistante scolaire de 36 ans, vivant à Poitiers (Vienne) et passionnée de culture nippone, a été vue pour la dernière fois le 29 juillet 2018 alors qu’elle visitait la cité touristique de Nikko, à 150 km au nord de Tokyo. Son passeport et ses affaires ont été retrouvés dans sa chambre d’hôtel.

Vendredi, le frère de Tiphaine, Damien Véron, est allé rencontrer la police de Nikko, qui a toujours privilégié la piste accidentelle, et lui a fait part d’un rapport de Hestia.ai, une société suisse spécialisée dans l’analyse des données personnelles, mandatée par la famille.

La géolocalisation des derniers déplacements de Tiphaine grâce à son portable contredit le témoignage du patron de l’hôtel, où Tiphaine Véron séjournait seule, et qui a toujours affirmé l’avoir vue partir le matin à 10H00, avant de signaler sa disparition.

« Grâce au bornage via les routeurs Wi-Fi et la prédiction de la position transmis par Google, on peut déduire la position du téléphone de Tiphaine, un peu comme une pointeuse 2.0 », explique à l’AFP Paul-Olivier Dehaye, mathématicien et fondateur d’Hestia.ai.

Le jour de sa disparition, « on sait qu’elle est restée dans l’hôtel à 10 mètres près. On peut même tracer le moment où elle a dormi, le moment où on présume qu’elle a été au petit-déjeuner. Elle n’est en tous cas jamais sortie par la porte de devant » comme l’affirme le patron de l’hôtel.

« C’est pour nous une avancée majeure », a indiqué mardi Damien Véron à l’AFP, lors de son huitième déplacement au Japon. Il a transmis ce rapport à l’ambassade de France afin qu’il soit ensuite remis aux autorités japonaises.

La famille estime que la piste criminelle n’a pas été sérieusement explorée, à l’image de traces de sang retrouvées dans la chambre de Tiphaine qui n’ont pas été expertisées. Elle s’interroge sur le rôle du gérant de l’hôtel, seulement auditionné en qualité de témoin, par ailleurs « policier volontaire » et présent lors des battues.

« Jusqu’ici la police profitait de l’absence de précisions de la téléphonie pour dire qu’elle était sortie, tombée dans la rivière », précise Damien Véron, qui a également lancé un appel à témoins relayé dans les médias japonais.

Une commission rogatoire internationale a par ailleurs été transmise en mai au ministère japonais de la Justice, selon Damien Veron, sans nouvelle depuis.

Le comité des disparitions forcées des Nations unies a également intimé au gouvernement japonais de mener une enquête pour identifier les auteurs de la disparition.

 

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