Al Jazeera Balkans, chaîne d'information en continu et filiale de la télévision qatarie, a annoncé samedi la fin de diffusion de son programme, quatorze ans après son lancement

Al Jazeera Balkans, chaîne d'information en continu et filiale de la télévision qatarie, a annoncé samedi la fin de diffusion de son programme, quatorze ans après son lancement, une décision déplorée par des associations de presse qui y voient une "érosion de l'espace des libertés". "C'était le dernier journal d'Al Jazeera Balkans. Merci pour près de quatorze années de votre confiance", a dit la présentatrice Dalija Hasanbegovic à la fin d'une émission d'information en milieu de journée.

"Nous avons toujours essayé d'être la voix de ceux dont la voix ne s'entend pas, une île de vérité, de la culture du dialogue et d'un journalisme éthique", a-t-elle ajouté. Avec son principal studio à Sarajevo, la chaîne avait lancé en novembre 2011 son programme diffusé dans l'ensemble de l'ex-Yougoslavie. C'était la première chaîne d'information régionale mise en place après les guerres des années 1990 et l'éclatement de la fédération yougoslave. Elle employait plus de 200 personnes de tous les pays de cette région et visait un audimat compris entre 20 et 30 millions de téléspectateurs.

Contactée par l'AFP, la direction de la chaîne s'est refusée à tout commentaire.

Selon des médias locaux et les associations de presse, la décision a été prise pour des "raisons financières". Avec des rédactions à Zagreb, Belgrade, Podgorica et Pristina, la filiale du géant arabe des médias avait lancé sa production avec un investissement initial de près de 15 millions d'euros. Elle a aussi mis en place un festival du film documentaire (AJB DOC).

Plusieurs associations de presse nationales ont commenté avec "inquiétude" l'annonce de la chaîne. "Sa fermeture (...) est une perte démocratique dans les sociétés où le pluralisme médiatique est faible ou nul", ont déploré l'Association croate de journalistes et le syndicat de journalistes de ce pays, en déplorant dans un communiqué une "érosion de l'espace pour la liberté et la vérité".

"Les spectateurs seront privés d'une source crédible d'information", a commenté l'association de presse bosnienne "BH Novinari".