nicolas sarkozy La Cour suprême à majorité conservatrice a autorisé une loi de l'État du Tennessee interdisant aux mineurs transgenres l'accès aux traitements de transition, sujet de profonde crispation dans la société américaine. Par une majorité de six voix contre trois, celles des juges conservateurs contre les progressistes, la Cour considère que la loi ne présente pas de caractère discriminatoire, comme l'affirmaient les plaignants, et s'en remet donc à la volonté «du peuple, de ses représentants élus et du processus démocratique».
Cette décision pourrait être lourde de conséquences, la moitié des États américains ayant prohibé les traitements pour les mineurs qui ne se reconnaissent pas dans leur genre de naissance.
Sur 1,6 million de personnes se définissant comme transgenres aux États-Unis, plus de 300.000 sont âgées de 13 à 17 ans, dont plus du tiers vit dans un de ces États, selon une étude du Williams Institute, groupe de réflexion de l’université UCLA.
Des mineurs et leur famille, une gynécologue de Memphis ainsi que l’administration démocrate précédente de Joe Biden faisaient valoir que cette loi violait le Quatorzième amendement de la Constitution sur «l’égale protection» des citoyens puisqu’elle prive les personnes transgenres d’accès à des traitements autorisés à d’autres pour raisons médicales.
Mais la Cour, dans une décision rédigée par son président John Roberts, leur donne tort sur ce point et s’en remet donc à la volonté «du peuple, de ses représentants élus et au processus démocratique», considérant qu’il ne lui appartient pas de se prononcer sur «la sagesse, l’équité ou la logique» de la loi.
«Ce dossier porte le poids de vifs débats scientifiques et de politique publique quant à la sûreté, l’efficacité et l’adéquation des traitements médicaux dans un domaine en pleine évolution», souligne par ailleurs la majorité.
A contrario, la juge Sonia Sotomayor, dans un avis écrit de désaccord auquel s’associent ses deux collègues progressistes, reproche à la décision de «tordre la logique et la jurisprudence» pour parvenir à la conclusion que la loi du Tennessee n’est pas discriminatoire alors qu’elle «catégorise expressément sur la base du sexe et du statut transgenre».
«La Cour abandonne ainsi les enfants transgenres et leurs familles à des caprices politiques», déplore-t-elle. Lors des débats en décembre, la conseillère juridique de l’administration Biden, Elizabeth Prelogar, et un représentant des plaignants, Chase Strangio, avaient reproché à la loi d’interdire totalement les traitements de transition aux mineurs sans prendre en considération leurs avantages, tels que la réduction significative des cas de dépression et de pensées suicidaires.
Le Tennessee a voté cette loi pour protéger les mineurs d’interventions médicales «risquées et susceptibles d’avoir des conséquences souvent irréversibles», avait assuré le représentant de cet État, Matthew Rice.
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