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Turquie: Deux journalistes d’investigation turcs ont été arrêtés dans le cadre d’une enquête sur le rachat d’un média, indique le parquet général d’Istanbul

Deux journalistes d’investigation turcs ont été arrêtés dans le cadre d’une enquête sur le rachat d’un média, a indiqué le parquet général d’Istanbul.

Les employeurs des deux reporters dénoncent quant à eux une tentative de bâillonner la presse après l’arrestation du maire d’opposition d’Istanbul.

Selon le bureau du procureur général d’Istanbul, Timur Soykan et Murat Agirel, dont les domiciles ont été perquisitionnés, ont été placés en garde à vue pour « menaces » et « chantage » dans le cadre d’une enquête sur le rachat de la chaîne de télévision turque Flash TV.

« Une enquête est en cours avec des procédures de détention, de perquisition et de saisie à l’encontre des suspects », a précisé le parquet dans un communiqué.

Les quotidiens d’opposition Birgün et Cumhuriyet, pour lesquels travaillent les deux journalistes, ont aussitôt condamné leur arrestation, liée selon eux aux enquêtes des deux journalistes concernant l’arrestation en mars du maire d’Istanbul Ekrem Imamoglu, principal rival du président Recep Tayyip Erdogan.

« La cible du gouvernement n’est pas le crime et les criminels mais les vrais journalistes qui luttent pour transmettre la vérité », a dénoncé sur X le président du conseil d’administration de Birgün, Ibrahim Aydin.

Murat Agirel et Timur Soykan, qui font partie des journalistes d’investigation les plus connus du pays, avaient récemment révélé dans une émission sur YouTube ce qui constituait selon eux des irrégularités dans les enquêtes visant M. Imamoglu et plusieurs autres maires CHP (parti d’opposition, social-démocrate) de districts d’Istanbul, souligne sur Bluesky l’ONG Reporters sans Frontières (RSF).

L’arrestation le 19 mars d’Ekrem Imamoglu a déclenché une vague de contestation inédite en Turquie depuis le grand mouvement de Gezi, parti de la place Taksim d’Istanbul en 2013.

Au total, au moins 13 journalistes turcs ont été arrêtés depuis le début de la contestation. Plusieurs d’entre eux, parmi lesquels un photographe de l’AFP incarcéré plusieurs jours fin mars, doivent comparaître le 18 avril devant un tribunal d’Istanbul, accusés d’avoir pris part à des rassemblements illégaux, qu’ils affirment n’avoir fait que couvrir.

Un journaliste suédois a également été arrêté et placé en détention fin mars à Istanbul, accusé de « terrorisme » et « d’insulte au président » Recep Tayyip Erdogan.

 

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