10:46

L'organisation Reporters sans Frontière réclame la libération immédiate du journaliste turc Merdan Yanardag, rédacteur en chef d'une chaine de télévision d'opposition

L'organisation Reporters sans Frontière réclame la libération immédiate du journaliste turc Merdan Yanardag, rédacteur en chef d'une chaine de télévision d'opposition, "poursuivi pour la quatrième fois en cinq ans". Dans un communiqué publié mercredi, RSF dénonce une "persécution judiciaire" à son encontre destinée, selon l'organisation, à "faire taire" ce journaliste chevronné et qui menace également la survie de sa chaine, Tele1, visée par de fortes amendes.

Merdan Yanardag, 66 ans, a été arrêté pour la troisième fois le 24 octobre pour "espionnage", dans le cadre d'une enquête contre le maire d'Istanbul et figure de l'opposition Ekrem Imamoglu, détenu depuis le 19 mars accusé de "corruption", ainsi que son directeur des campagnes municipales de 2019 et 2024. Le journaliste est détenu depuis dix jours dans la grande prison de Silivri, à Istanbul, qui abrite de nombreux opposants au gouvernement dont M. Imamoglu, principal rival du président turc Recep Tayyip Erdogan pour la présidence.

Simultanément, les autorités ont pris le contrôle de sa chaîne Tele1, entraînant la démission de dizaines de ses employés. "L'accumulation des poursuites contre Merdan Yanardag pour des charges absurdes et visant clairement sa couverture journalistique indépendante, les sanctions et mesures prises contre sa chaîne (...) révèlent l'ampleur du harcèlement judiciaire de la part des autorités pour tenter de le faire taire", dénonce Erol Onderoglu, représentant de RSF en Turquie.

"Les autorités judiciaires doivent mettre un terme définitif à cette persécution judiciaire et libérer Merdan Yanardag", insiste-t-il. D'autant, relève Erol Onderoglu, que la Cour constitutionnelle vient d'accorder 166.500 livres turques (environ 3.400 euros) de dommages-intérêts à M.Yanardag, pour "détention injustifiée" du 27 juin au 4 octobre 2023.

Le journaliste a notamment été accusé de "dénigrement de l'Etat" et "insulte au président", "charge récurrente pour museler les médias" souligne RSF.

Le cas de M. Yanardag n'est pas isolé, insiste l'organisation de défense de la presse : depuis le début de l'année, vingt journalistes ont été incarcérés en Turquie en raison de leur travail, dont trois sont toujours détenus et trois autres ont été assignés à résidence.

Ça peut vous interesser

Ailleurs sur le web

Vos réactions