
Le présentateur de la matinale de France Inter, Nicolas Demorand, a révélé aujourd'hui souffrir de bipolarité, "comme des centaines de milliers de Français", nouvelle illustration d'une parole qui se libère sur cette maladie mentale. "Comme des centaines de milliers de Français, je suis bipolaire", "mais je suis soigné", a expliqué le journaliste.
"Oui, je suis un malade mental", a-t-il lâché, souhaitant "en faire un combat" et rompre avec la perception d'une "maladie honteuse".
La santé mentale est la "grande cause nationale" 2025 en France. Palette de troubles Anciennement appelés "psychose maniaco-dépressive", les troubles bipolaires font alterner phases maniaques et dépressives, entrecoupées souvent de périodes sans symptômes.
"La dépression, c'est la tristesse, le ralentissement psycho-moteur, l'anxiété, la fatigue; l'épisode maniaque, un état d'excitation psycho-motrice, où l'on va se sentir très en forme sans besoin de dormir, très euphorique, avec une pensée accélérée et des projets parfois farfelus, au risque de se mettre en danger par exemple avec des dépenses inconsidérées", explique à l'AFP Gilles Martinez, chef de service psychiatrie adulte au GHU Paris psychiatrie-neurosciences.
On distingue parfois troubles bipolaires de type 1 (un ou plusieurs épisodes maniaques accompagnés ou non d'épisodes dépressifs majeurs) et 2 (au moins un épisode dépressif majeur avec une phase maniaque atténuée) -celui évoqué par Nicolas Demorand.
La pathologie débute majoritairement entre les dernières années d'adolescence et les premières de l'âge adulte, phase de maturation du cerveau. Mais "il y a encore beaucoup de retard au diagnostic: huit ans en moyenne", selon le Dr Martinez.
Cette maladie peut notamment être confondue avec d'autres pathologies, dont la dépression. Or une prise en charge tardive est associée à un moins bon pronostic, médical et social.
En France, on estime que les troubles bipolaires touchent entre 1 et 2,5% de la population. Une proportion "très certainement largement sous-évaluée", selon la Haute autorité de santé.
Des prédispositions génétiques existent, et le risque de développer un trouble bipolaire est plus élevé d'environ 10% lorsqu'on a un parent au premier degré atteint. Mais "il s'agit d'une myriade de petites altérations, pas d'un gène en particulier", pointe le Dr Martinez.
"Et le risque génétique et héréditaire n'explique pas tout", renchérit Jean-Victor Blanc, psychiatre à l'hôpital Saint-Antoine à Paris. Des facteurs environnementaux, comme le stress chronique, des traumas précoces ou la rencontre avec des toxiques comme l'alcool ou la drogue, peuvent s'y combiner.
Le traitement des troubles bipolaires repose sur des médicaments régulant l'humeur, à commencer par le lithium, utilisé depuis les années 1940. "Ce vieux médicament marche très bien.
Il a été décrié parce qu'à une époque il était peut-être moins bien employé qu'aujourd'hui, où l'on fait des contrôles sanguins pour ajuster la dose et où l'on surveille les complications éventuelles", explique Gilles Martinez. "Et il y a une panoplie d'autres molécules".
En complément, les praticiens insistent sur la psychothérapie et l'éducation thérapeutique -qui permet de bien connaître sa maladie et d'être acteur de sa prise en charge.
Les artistes sont surreprésentés parmi les personnes connues pour des troubles bipolaires. Le peintre Vincent Van Gogh a peut-être eu la maladie. Depuis une dizaine d'années, de nombreux artistes ou sportifs ont pris la parole: les chanteurs américains Kanye West et Mariah Carey, l'actrice britannique Catherine Zeta-Jones, l'acteur belge Benoît Poelvoorde...
Le peintre français Gérard Garouste s'est livré auparavant dans un livre, "L'Intranquille", qui lui a valu "plein de lettres" et a inspiré partiellement un film de Joachim Lafosse.
Plusieurs séries ont aussi montré des personnages atteints de bipolarité. Le "coming out en santé mentale" de Nicolas Demorand, "figure médiatique mais pas artistique", donne "une nouvelle visibilité pour modifier la représentation de la maladie", juge le Dr Blanc, fondateur du festival "Pop & Psy". Car "les troubles psychiques restent stigmatisés, ce qui oblige des patients à l'omerta, parfois même dans leur couple", souligne ce médecin.
"La libération de la parole est très positive (...) Cela peut casser quelques clichés sur les personnes souffrant de troubles psychiatriques, les soignants et les lieux de soins", abonde le Dr Martinez.
Vos réactions
Libération, France Inter, il était évident que c'est un malade mental, pas besoin de le préciser.
Et ça étonne qui ?
Le gauchisme EST une maladie mentale.
Les mecs qui votent NFP sont soit des idiots congénitaux soit ont le cerveau défoncé au shit soit ont une maladie mentale.
C'est bien qu'il reconnaisse sa maladie : il suit un traitement il est suivi
1) ça n'excuse rien
2) Les malades mentaux qui ont une hygiène de vie normale, c'est extrêmement rare, la plupart ne parviennent pas à identifier la cause de leurs troubles: cigarettes, pollutions, perturbateurs endocriniens, malbouffe, carences...etc... Totalement la responsabilité de lois délibérément insuffisantes de députés corrompus par les lobbys de l'alimentation.
3) les médecins corrompus (ou sans vergogne) voient le bon filon et poussent le gouvernement à faire croire que c'est une chose spontanée qui se soigne à coup de médocs, histoire d'extorquer l'argent de la sécurité sociale et d'engraisser les labos pharmaceutiques. C'est une arnaque bien rôdée. D'où des méthodes de préventions chez les ados qui sont culpabilisantes et criminelles. Et des Nicolas Demeurés qui se sentent le devoir de communiquer sur leur pathologie..
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